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Après son départ de Fedpol, Nicoletta della Valle ouvre un café-bar à Berne

Nicoletta della Valle a été pendant des années à la tête de l'Office fédéral de la police. En janvier, elle a quitté son poste. Aujourd'hui, l'ancienne fonctionnaire ouvre un café-bar, pas comme les autres, à Berne. Blick lui a rendu visite.
Publié: 21:30 heures
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Nicoletta della Valle ouvrira prochainement un café à Berne en octobre.
Photo: Philippe Rossier
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Sophie Reinhardt et Philippe Rossier

Son professeur de secondaire pensait qu'elle n'arriverait à rien. Il avait tort. Nicoletta della Valle est devenue la plus haute fonctionnaire de la police suisse. Pendant plus de dix ans, elle a été directrice de l'Office fédéral de la police (Fedpol) et a lutté en première ligne contre la mafia, le terrorisme et le crime organisé.

En janvier, elle a mis fin à son contrat. Les relations avec son supérieur, Beat Jans, étaient tendues. Elle a reçu une indemnité de départ de 340’000 francs. Peu de temps après, elle a accepté un poste de conseil chez la société d’investissement israélo-suisse Champel Capital. Une décision qui a suscité la polémique. 

Un café pas comme les autres

Aujourd'hui, Nicoletta della Valle a trouvé une nouvelle mission. En octobre, elle ouvrira un café-bar à Berne. «Cela fait 30 ans que je parle d'ouvrir un café-bar, je le fais enfin», raconte-t-elle lors de la visite de Blick. Elle cherchait quelque chose dans lequel mettre son énergie et elle l'a trouvé dans le Caffè Bar Sempre Berna.

Mais il ne s'agit pas d'un simple bar. A l'avant, se trouvent croissants et cafés; à l'arrière, une offre d'aide. «Dans ma vie professionnelle, j'ai remarqué que beaucoup de gens avaient du mal à lire et à écrire», explique-t-elle.

Pendant les heures d'ouverture, jusqu'à trois bénévoles seront présents dans le café-bar pour offrir gratuitement et spontanément des conseils et de l'aide. Il pourrait s'agir par exemple d'aider à rédiger une lettre aux autorités ou d'une candidature. Ce service ne nécessitera pas de rendez-vous et aucune donnée ne sera collectée.

Pour cela, Nicoletta della Valle a déjà trouvé un ensemble de bénévoles. Théologienne, informaticien, retraité... différents experts seront sur place. Son café-bar est un projet entièrement bénévole, dit-elle. «Nous travaillons tous bénévolement, je ne veux rien gagner avec ce projet», explique l'ancienne haute fonctionnaire. 

«Je veux contribuer à ma manière»

«Je sais à quel point je suis privilégiée, et je veux contribuer à ma manière», dit-elle. Elle travaille avec les services de quartier, qui aident les habitants à trouver du soutien et des solutions à leurs problèmes. Les bénévoles orienteront les personnes en quête de conseils vers les services spécialisés existants à Berne s'ils ne peuvent pas les aider eux-mêmes.

«J'ai encore trop de temps et d'énergie pour me reposer sur mes lauriers», plaisante l'ancienne responsable. Cette attitude, qui se reflète également dans son mandat de conseil auprès de Champel Capital, a entre-temps fait réagir des parlementaires de Berne. Lors de l'heure des questions au Parlement, des politiciens de droite comme de gauche ont clairement fait savoir qu'ils considéraient ce mandat comme problématique.

Dans sa réponse aux parlementaires, le conseiller fédéral Beat Jans a indiqué que l'ancienne directrice n'avait pas le droit de divulguer des informations non publiques datant de son emploi à la Confédération. «Les violations du secret de fonction seront poursuivies pénalement», a-t-il clairement déclaré à l'adresse de la Bernoise. Nicoletta Della Valle elle-même ne souhaite pas s'exprimer sur ce mandat.

Pour réussir sa transition de l’administration à la gastronomie, l'ancienne fonctionnaire a déjà effectué un stage dans un restaurant bernois. Fille d’un Italien, elle tient à servir un café authentique.

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