Il menace de quitter la Suisse, mais pour aller où?
L'initiative sur l'impôt successoral irrite ce milliardaire suisse

Peter Spuhler, patron de Stadler, critique à nouveau l'impôt sur les successions proposé par les Jeunes Socialistes. Il envisage de quitter la Suisse si l'initiative est acceptée, mentionnant l'Autriche, le Liechtenstein et l'Italie comme destinations possibles.
Publié: 21:16 heures
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Peter Spuhler se bat à visage découvert contre l'initiative des Jeunes socialistes sur l'impôt sur les successions.
Photo: keystone-sda.ch
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Michael Hotz

Peter Spuhler tire une nouvelle fois à boulets rouges sur l'impôt sur les successions proposé par les Jeunes Socialistes (JS). Il y a un peu plus d'un an, le patron de Stadler avait pris les devants en s'opposant clairement à l'initiative, qui sera soumise au peuple le 30 novembre. Dans une interview, il avait même évoqué l'idée de quitter la Suisse pour l'Autriche.

«Les Jeunes socialistes m'obligent à émigrer», déclarait alors Peter Spuhler à la «Sonntagszeitung». La présidente des JS, Mirjam Hostetmann, avait répliqué sur la plateforme X en qualifiant l'ancien conseiller national UDC et sa famille de «clan familial criminel sur le plan fiscal». Dans une nouvelle interview accordée à «Finanz und Wirtschaft», Peter Spuhler est revenu sur l'initiative et a mentionné d'autres pays où il pourrait éventuellement s'installer.

«Je ne veux pas aller à Dubaï»

L'Autriche reste dans ses plans: le pays ne connaît ni impôt sur la fortune ni impôt sur les successions», explique Peter Spuhler dans l'interview. Il précise: «Je trouve qu'il faut soit un impôt modéré sur les successions, soit un impôt sur la fortune, pas les deux». Il esquisse ensuite un calcul hypothétique: si la Suisse supprimait l'imposition de la fortune, un impôt sur les successions de 15 à 20% serait acceptable. Pour rappel, l'initiative sur l'impôt sur les successions prévoit un taux de 50% sur les successions et les donations, après déduction d’une franchise de plus de 50 millions de francs.

Dubaï, la métropole économique des Emirats arabes unis, ne connaît pas de tels impôts. «Mais je ne veux pas aller à Dubaï», affirme le patron de Stadler. Parmi les autres destinations envisagées figurent, outre l'Autriche, la principauté du Liechtenstein et l'Italie, où une imposition forfaitaire existe. L'Espagne est également sur sa liste, car «il y a même une grande usine Stadler là-bas, où je pourrais travailler».

Malgré tout, Peter Spuhler ne veut pas vraiment tourner le dos à la Suisse. Il attend de voir comment les choses évolueront. «Les valises ne sont pas encore faites», dit-il. Mais il se renseigne sur les options possibles. Selon les sondages actuels, l'initiative de la Jeunesse socialiste recueille peu de soutien, ce qui pourrait motiver le patron de Stadler à renoncer à ses projets d'émigration.

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