Proposition explosive sur la table
La Confédération va-t-elle faire une croix sur ses dividendes pour sauver la Poste?

Le conseiller fédéral en charge de la communication Albert Rösti veut restructurer La Poste afin de réduire ses coûts. Mais Monsieur Prix estime que la Confédération doit aussi faire un effort... en renonçant à percevoir des dividendes.
Publié: 14:40 heures
|
Dernière mise à jour: 14:52 heures
Partager
Écouter
1/6
La Confédération perçoit chaque année des dividendes de la Poste.
Photo: Sven Thomann
RMS_Portrait_AUTOR_1047.JPG
Ruedi Studer

50 millions, 100 millions, et parfois même 200 millions de francs: chaque année, une généreuse part des bénéfices de la Poste suisse atterrit dans les caisses de la Confédération. Une pratique qui déplaît fortement au Surveillant des prix, Stefan Meierhans. Dans le cadre de la révision de la loi sur la Poste, il propose au conseiller fédéral en charge de la communication Albert Rösti d’y mettre un terme.

Selon lui, l’Etat, en tant que propriétaire, devrait assumer sa responsabilité en garantissant un service public fiable et tourné vers l’avenir, plutôt que de chercher à en tirer profit. Dans une prise de position transmise à Blick en vertu de la loi sur la transparence, il estime qu’un renoncement à ces dividendes permettrait d’éviter – ou du moins d’atténuer – les hausses de prix et les réductions de prestations.

En fin de compte, ce sont les clients qui supportent les coûts liés au service universel, souligne l’autorité de surveillance des prix. «Il serait donc logique que la Confédération renonce, en contrepartie, à toucher des dividendes.» Stefan Meierhans veut ainsi empêcher que la garantie du service postal de base ne repose, à l’avenir, «principalement sur des augmentations tarifaires répétées».

Examiner de nouveaux modèles de financement

Stefan Meierhans souhaite également que de nouveaux modèles de financement soient étudiés, «par exemple un soutien public ciblé pour les prestations de base qui ne couvrent pas leurs coûts». Autrement dit, au lieu de prélever des dividendes, la Confédération pourrait à l’avenir injecter des fonds dans la Poste.

Une idée qu'Albert Rösti rejette fermement. S’il a bien examiné la possibilité d’un financement direct de la Poste par la Confédération, il y a finalement renoncé. Selon le conseiller fédéral de l'Union démocratique du centre (UDC), l’entreprise est capable d’assurer ses services essentiels de façon autonome, à condition de s’adapter aux besoins de la clientèle. En clair: si la demande diminue, l’offre doit suivre le même mouvement.

Mais la question d’un soutien fédéral pourrait vite resurgir en cas de difficultés. Le Département fédéral de l’intérieur, dirigé par la socialiste Elisabeth Baume-Schneider, a d’ailleurs rappelé que la possibilité d’un financement public de la Poste devrait être réexaminée «si la situation l’exige».

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus