Même des partis bourgeois!
Des élus de tous bords défendent les vacances des apprentis

Des apprentis suisses ont réclamé huit semaines de vacances dans une pétition soutenue par plus de 176'000 signatures. En réponse, cinq parlementaires de différents partis proposent de porter le minimum légal de congés de cinq à six semaines.
Publié: 10:42 heures
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Une alliance de politiciens soutiennent les apprentis dans leur projet d'obtenir plus de vacances.
Photo: KEYSTONE
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Sophie Reinhardt

Cet été, ils ont su attirer l'attention sur eux: des apprentis de toute la Suisse ont demandé huit semaines de vacances dans une lettre ouverte adressée au Conseil fédéral. La pétition correspondante a été signée par plus de 176'000 personnes, selon leurs propres indications.

Ils reçoivent maintenant de l'aide en provenance du Parlement. Et cette dernière émane d'un peu partout: cinq élus issus de différents partis ont uni leurs voix pour rédiger une intervention. Leur objectif? Faire passer le droit légal aux congés durant l’apprentissage de cinq à six semaines, une demande qu’ils comptent déposer lors de la prochaine session d’automne.

Financièrement supportable

La conseillère nationale des Vert'libéraux Fabienne Stämpfli fait partie des auteurs de la motion. «Elle est une réponse aux jeunes, nous les avons entendus, déclare-t-elle à Blick. Une augmentation du droit aux vacances d'une semaine par année d'apprentissage est financièrement supportable», argumente la députée qui a elle-même suivi une formation d'assistante en pharmacie. Fabienne Stämpfli travaille dans une entreprise qui accorde déjà volontairement six semaines de vacances à ses apprentis. «Et nous nous en sortons très bien», affirme-t-elle.

De son côté, la conseillère aux Etats bernoise Flavia Wasserfallen, membre du Parti socialiste, et le conseiller national uranais Simon Stadler, membre du Centre, sont également sensibles à la demande des jeunes. Ce dernier, maçon de formation, demande en contrepartie que le Conseil fédéral examine aussi comment alléger la charge des entreprises formatrices.

La conseillère nationale des Vert-e-s Franziska Ryser voit également dans l'extension des vacances une stratégie pour rendre l'apprentissage plus attractif. «Le système dual est précieux, mais de nombreux jeunes décident aujourd'hui de ne pas faire d'apprentissage», dit-elle à Blick. Elle est depuis dix ans présidente du conseil d'administration du magasin d'optique, fondé autrefois par son grand-père. 

Alors que de nombreux jeunes des gymnases et des écoles de culture générale ont 13 semaines de vacances par an, les apprentis doivent parfois se contenter de cinq semaines seulement. «C'est peu et cela réduit d'autant plus l'attractivité de l'apprentissage», explique Franziska Ryser.

Plus de vacances sur une base volontaire

Dans la lutte pour attirer les meilleurs apprentis, de nombreuses entreprises proposent toutefois déjà plus de vacances que les cinq semaines prescrites par la loi. C'est notamment le cas des entreprises proches de l'Etat: les CFF font ainsi de la publicité en scandant que chez eux un apprenti a le droit à 30 jours de vacances jusqu'à l'âge de 20 ans. Il en va de même chez Swisscom. A la Poste, les apprentis ont même droit à sept semaines de vacances par année.

Mais dans le secteur privé aussi, on espère rendre l'apprentissage plus attrayant grâce aux jours de vacances supplémentaires. Ainsi, dans l'entreprise de transport Planzer, les apprentis ont déjà huit semaines de vacances, du moins en première année. En deuxième année, ils en ont sept et en troisième année, six.

Le patron Nils Planzer a déclaré à la «NZZ» que pour les jeunes de 15 ans qui débutent dans la profession, le passage de treize ou quatorze semaines à cinq semaines est une étape difficile. «Avec les vacances supplémentaires, on veut leur faciliter le début de la vie professionnelle.»

C'est maintenant au Parlement de décider si l'appel à davantage de vacances sera inscrit dans la loi. Les apprentis de tout le pays ont maintenant les yeux rivés sur le Palais fédéral.

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