Les droits de douane imposés par les Etats-Unis depuis le 1er août pèsent sur les entreprises exportatrices suisses. La recherche du franc comme «valeur refuge» pourrait avoir des conséquences négatives sur l'économie suisse, selon une étude d'UBS présentée mardi.
Depuis le début de l'année, le franc s'est apprécié de plus de 10% face au dollar américain. «Les droits de douane américains ont contribué à la dépréciation du dollar», a estimé mardi lors d'une conférence de presse en ligne Maxime Botteron, économiste d'UBS Global Wealth Management. Selon lui, si la confiance dans le dollar devait continuer à s'éroder, le franc suisse pourrait être encore plus recherché comme valeur refuge – «étant donné le manque d'alternatives crédibles» – avec des conséquences majeures pour l'économie suisse.
Des perspectives moroses
Si le statut de «valeur refuge» du franc suisse permettrait de réduire les taux d'intérêt et les prix à la consommation, avec à la clé des économies de plusieurs milliards pour les entreprises et les consommateurs, il accroîtrait en revanche la pression sur les exportateurs, car les produits suisses deviendraient plus chers à l'étranger.
Selon UBS, les perspectives pour l'économie suisse sont moroses. Un ralentissement de la croissance est attendue au second semestre, dû à la baisse des exportations. Si les droits de douane restent au niveau actuel, la croissance du PIB sur quatre trimestres pourrait être inférieure d'environ 0,4%, selon l'étude de la grande banque. «Une récession est toutefois peu probable», a assuré Maxime Botteron.
Les économistes d'UBS tablent toujours une croissance du PIB de 1,3% en 2025 et de 0,9% en 2026, corrigée de l'effet des grands événements sportifs. L'inflation devrait pratiquement restée stable cette année (+0,2%), tandis qu'elle devrait légèrement progresser en 2026 (+0,5%). Le taux de chômage devrait augmenter, à 3,0% en 2025 et à 3,2% en 2026.