Pfister appelle les dépanneurs à l'aide
L'armée suisse n'arrive plus à gérer elle-même ses véhicules en panne!

Les véhicules de l'armée suisse sont si délabrés que l'armée a du mal à suivre. Elle fait maintenant appel à des aides privées, dont le TCS.
Publié: 06:04 heures
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Ce char roule-t-il ou rouille-t-il?
Photo: Keystone
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Robin Bäni

L'armée suisse souffre de vieillesse. Sur les 34'000 véhicules militaires, beaucoup sont très âgés. Certains transporteurs pourraient passer pour des antiquités roulantes... si seulement ils roulaient encore! Rouille, mécanique délabrée ou boîtes de vitesses en panne, le matériel rend l'âme à tour de bras. Les véhicules sont tellement sujets aux pannes que l'armée ne peut plus gérer elle-même tous les incidents. La troupe capitule devant son propre parc de véhicules.

Que fait donc le ministre de la Défense Martin Pfister? Il appelle le service de dépannage. Son Office fédéral de l'armement Armasuisse a attribué cette semaine des mandats d'une valeur de 6,5 millions de francs. Trois services externes de dépannage et de secours en cas d'accident ont été retenus: le Swiss Dienstleistungszentrum DLC, Soccorso Stradale Wolfi SA et, bien connu de tous, le Touring Club Suisse (TCS). 

A l'avenir, ils s'occuperont de l'ensemble de la flotte de l'armée, comme Armasuisse l'a fait savoir sur demande. En d'autres termes, le TCS ne remorquera pas seulement les petits transporteurs, mais aussi les chars accidentés ou les obusiers blindés délabrés.

Des milliers d'interventions

Les contrats courent de janvier 2026 à fin 2030, avec une option de prolongation de deux ans. Cette externalisation n'est pas tout à fait nouvelle. En 2019 déjà, l'armée a fait appel à des services de dépannage privés. Jusqu'à fin 2024 (donc en l'espace de cinq ans), ils sont intervenus 3748 fois pour des cas allant du pneu crevé au véhicule chenillé endommagé. Cela a coûté au contribuable «environ 3'594'376 francs», écrit Armasuisse.

En novembre 2024, par exemple, une grue de 50 tonnes a dû récupérer deux obusiers blindés sur l'A9.
Photo: Keystone

Les images de ses interventions ont parfois été spectaculaires. Par exemple en novembre 2024, lorsqu'une grue de 50 tonnes a dû dégager deux obusiers blindés sur l'A9. Deux camions de l'armée étaient entrés en collision sur l'autoroute et que les obusiers ont glissé sur la surface de chargement. Ou en mars de cette année, lorsqu'un char M113 a glissé sur une pente à Uttigen (BE), s'est retourné et a atterri dans l'Aar. Le jour même, les dépanneurs ont repêché le véhicule de 13 tonnes dans la rivière.

Cela ne devrait pas en rester là. La troupe de dépannage sera probablement amenée à intervenir encore plus souvent dans les années à venir. Après tout, les chars ne rajeunissent pas.

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