La loi sur l'e-ID a surtout été plébiscitée par l'électorat de gauche, indique vendredi l'analyse VOX des votations du 28 septembre dernier. Le niveau de confiance envers les institutions a été déterminant. Le taux d'acceptation de 50,4% sur cet objet illustre la division de la population sur l’identité numérique étatique.
Plus les votants se situaient à gauche, plus leur approbation a été forte. L’électorat situé complètement à gauche a soutenu le projet à 72%, contre 34% seulement pour celui complètement à droite. L’approbation a été nettement supérieure à la moyenne chez les sympathisants des Vert'libéraux (79%), suivis de ceux du Parti socialiste (69%), des Verts (67%) et du Parti libéral-radical (62%). Chez les sympathisants de l’UDC, la part de «oui» a plafonné à 24%.
L’approbation a augmenté avec le niveau d’éducation et le niveau de revenu. Elle a diminué avec l’avancement en âge. Les personnes de moins de 40 ans ont majoritairement glissé un «oui» dans l'urne, les plus de 60 ans un «non». Une majorité d’hommes a aussi approuvé l'e-ID, tandis que les femmes ont été plus nombreuses à la rejeter (46% de «oui").
Une question de confiance
La confiance envers les institutions publiques s’est révélée être un facteur capital pour l'approbation de la loi. ll y a également une corrélation claire avec une attitude positive envers la numérisation. Ceux qui voient dans la digitalisation une simplification de l’existence ont soutenu le projet à 85%, ceux qui la perçoivent comme un problème de société ne l’ont fait qu’à 15%.
L’argument selon lequel une solution d’Etat évite de dépendre des géants de la tech a recueilli la plus large approbation (76%). Le caractère facultatif et la gratuité de l’e-ID ont également reçu un soutien majoritaire (67%). A l’inverse, les craintes selon lesquelles les personnes peu à l’aise avec le numérique pourraient être désavantagées, ainsi que les inquiétudes liées à la protection des données ont dominé le camp opposé.
Valeur locative
Contrairement à l'e-ID, l'abolition de la valeur locative, approuvée le 28 septembre à 57,7%, a été portée par une majorité bourgeoise. Plus les personnes interrogées se disaient à droite, plus la part de «oui» a été élevée: les pourcentages vont de 25% à l’extrême gauche à environ 70% à l’extrême à droite.
Logiquement, les propriétaires ont approuvé nettement plus souvent le projet que les locataires (67% versus 43%). L’approbation a aussi augmenté avec l’âge: presque deux tiers des plus de 70 ans ont dit «oui». Enfin, les hommes ont davantage soutenu le projet que les femmes (61% versus 55%).
En termes de contenu, c’est l’argument de la justice, selon lequel il n’est pas juste de payer des impôts sur un revenu que l’on ne perçoit pas, qui a dominé.
Avec 49,6 %, le taux de participation à ces votations s’est avéré légèrement supérieur à la moyenne.