Cinq points à retenir
La FM est maintenue: un camouflet pour la SSR

Le Parlement a décidé du maintien de la FM. Qu'est-ce que cela signifie pour la SSR, qui l'avait déjà supprimé depuis 2024? Tour d'horizon.
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La directrice générale de la SSR, Susanne Wille, est désormais dans la ligne de mire.
Photo: keystone-sda.ch
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Anna Clara Kohler

Le Conseil des Etats a tranché: la FM est maintenue. Le Parlement s'est ainsi opposé à sa suppression convenue dès 2014.

Cette décision est particulièrement dure pour la SSR. Sur la base d'un accord antérieur avec les radios privées, celle-ci a déjà désactivé la FM fin 2024 en jouant un rôle de précurseur. En conséquence, la SSR a perdu de nombreux auditeurs. La SSR va-t-elle maintenant revenir à la FM? Voici les principales questions et réponses concernant cette décision.

La SSR va-t-elle réactiver la FM?

La SSR ne donne pas encore de réponse claire. «Les politiques et une partie de la population attendent le maintien de la diffusion FM», indique le service de presse de la SSR. Mais pour l'instant, on prend connaissance de la décision, on examine différentes options et on informera en temps voulu. En novembre, la directrice générale de la SSR Susanne Wille n'avait pas exclu un retour.

Il y aurait toutefois des obstacles. La SSR a rendu sa concession et ce n'est qu'en 2027 que les concessions seront à nouveau mises au concours. L'Office fédéral de la communication devrait décider si la SSR peut revenir plus tôt.

Qu'advient-il des nouvelles radios des automobiliste?

La prolongation de la diffusion FM ne signifie pas la fin du DAB+. Le DAB et la FM doivent être exploités en parallèle, a déclaré le conseiller aux Etats UDC Hannes Germann pendant les débats. Rétrospectivement, le changement n'aurait pas été nécessaire si la SRF, par exemple, devait revenir sur la FM. Plusieurs élus ont d’ailleurs dénoncé un manque de fiabilité de la politique en la matière.

Dans les tunnels autoroutiers, les émetteurs FM ont déjà été retirés. Là, rien ne changera: il y aura toujours du bruit blanc.

La FM devait être supprimée. Pourquoi ce revirement?

En 2014, la Confédération et les radios avaient convenu d’abandonner la FM au profit du numérique, rappelle le conseiller fédéral Albert Rösti. La Confédération a versé 84 millions de francs de subventions pour le passage au numérique. D'ici fin 2026, toutes les stations de radio devaient avoir mis en œuvre l'arrêt de la FM.

Mais la fronde a éclaté. La branche privée craignait de perdre des auditeurs – et donc des fonds publicitaires. Une lutte s'est engagée pour son maintien et contre l'accord avec la SSR sur la désactivation.

Les partisans ont argumenté que la Confédération n'avait pas le droit d'ordonner l'arrêt de la diffusion FM et d'imposer ainsi un passage au DAB+. Les radios privées seraient menacées. La SSR aurait subi une baisse plus importante que prévu du nombre d'auditeurs. Selon la conseillère aux Etats du Centre Isabelle Chassot, les Romands en particulier se tourneraient vers les stations FM étrangères lorsque celles-ci étaient désactivées dans leur région.

Quels sont les coûts?

«L'infrastructure FM coûte plusieurs millions de francs par an», explique le conseiller fédéral Albert Rösti. Une somme qui devrait être financée par l'argent de la redevance. Il s'agit d'argent qui pourrait autrement être utilisé pour le travail journalistique en cas de coupure.

La SSR a chiffré les coûts pour la FM à 15 millions par an. Elle se dit irritée par l’attitude des radios privées. «La SSR a respecté l’accord», souligne le service public à la demande de Blick. «La SSR a pris les devants de manière solidaire pour ouvrir la voie aux privés qui dépendent de l'argent de la publicité.»

Quel impact sur la votation de la redevance?

La perte d’audience liée à l’extinction de la FM a beaucoup fâché les auditeurs. Un retour pourrait calmer les esprits à l'approche de la votation.

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