Swiss n’a plus vraiment des allures de compagnie premium. Malgré des billets coûteux, les passagers doivent souvent payer un supplément pour boire ou manger à bord. Sur le vol Zurich–Le Caire, long de quatre heures, seule l’eau est gratuite. Une situation qui agace bon nombre de voyageurs.
Consciente de cela, la compagnie a donc décidé de lancer une opération séduction. En mars, Swiss a ainsi promis de mettre en avant «le meilleur de l’hospitalité helvétique», avec un apéritif de bienvenue composé de fromage Sbrinz suisse, présenté comme une «hommage à la culture de l’apéro».
Mais sur plusieurs lignes, la réalité ne suit pas le discours marketing. Sur la liaison Miami–Zurich, les passagers ont reçu du fromage américain bon marché à la place du Sbrinz. Même en classe affaires, aucun produit laitier suisse n’était au menu. Faut-il y voir une conséquence des droits de douane de 39% imposés par Donald Trump? Ce qui est certain, c'est que ces taxes rendent le fromage helvétique nettement plus cher aux Etats-Unis.
Swiss conteste tout lien avec Trump
Mais officiellement, la compagnie rejette tout lien avec cette politique tarifaire. Selon Swiss, le problème vient plutôt de la complexité logistique du pour les vols retour depuis les Etats-Unis. «La difficulté n’a pas trait aux droits de douane, mais elle est liée à la disponibilité et aux volumes requis par nos prestataires», explique la compagnie à Blick.
Et d’ajouter: «Si, pour ces raisons, nous ne pouvons pas proposer de fromage suisse, nous veillons à servir une alternative équivalente, de haute qualité à nos passagers.»
Coup de bluff au Swiss-Lounge
En mars, la compagnie affirmait pourtant haut et fort utiliser exclusivement du Sbrinz suisse, sans la moindre réserve: «Pour nos passagers en classe Economy, nous avons besoin chaque année d’environ 900 meules de Sbrinz, soit près de 36 tonnes de fromage suisse», annonçait-elle alors. Mais la réalité est tout autre, et le «fromage gate» se manifeste même sur… sol helvétique.
En effet, dans le lounge de Swiss à l’aéroport de Zurich, la compagnie promet à ses clients du «Parmesan Grana Padano D.O.P.». Un intitulé incohérent: un fromage peut être du parmesan ou du grana padano, mais il ne peut pas être les deux à la fois.
Alors comment Swiss justifie cette appellation trompeuse? La compagnie assure que l’emploi du terme «parmesan», germanisé pour l’affichage, vise simplement à aider les voyageurs à s’y retrouver, et ne doit pas être pris comme une désignation de produit exacte. Elle précise toutefois qu’elle réévaluera cette mention afin de déterminer s’il y a lieu de corriger l’étiquetage «dans l’intérêt des passagers».