Voler de la Suisse vers les Etats-Unis n’a jamais été aussi bon marché. La politique du président américain Donald Trump a en effet refroidi bon nombre de touristes européens, poussant Swiss à brader ses billets à destination du pays de l'Oncle Sam pour relancer la demande. Résultat: un aller-retour pour New York peut actuellement s'acquérir pour moins de 400 francs.
Mais ceux qui profitent de ces tarifs attractifs risquent une mauvaise surprise à l’arrivée. Et pour cause: de grosses perturbations affectent actuellement de nombreux aéroports américains.
Sur les réseaux sociaux, des vidéos prises dans des aéroports importants du pays – notamment à Atlanta et à Houston – montrent des files interminables aux contrôles de sécurité ou dans les halls d’embarquement. Dans le même temps, retards et les annulations de vols se multiplient.
Le spectre d'un «chaos massif» dans le ciel américain
Le ministre américain des Transports, Sean Duffy a même mis en garde, mardi 4 novembre, lors d’une conférence de presse, contre un «chaos massif» dans le ciel américain.
Aux origines de ce tumulte: Le «shutdown» qui paralyse l’administration fédérale américaine depuis le 1er octobre dernier. Faute de budget, environ 13'000 contrôleurs aériens ont été privés de leur dernier salaire. Considérés comme du personnel essentiel, ils sont néanmoins tenus de continuer à travailler.
«Beaucoup m’ont dit qu’ils pouvaient encaisser un salaire manqué», a expliqué Sean Duffy à la chaîne américaine Fox 5 au terme de son point presse. «Mais aucun ne peut supporter deux paies perdues d’affilée.» Initialement prévu pour mardi prochain, le prochain versement est toutefois conditionné à la fin – très hypothétique – de la paralysie budgétaire.
Arrêts maladie à la pelle
La situation est donc intenable. A tel point que de nombreux contrôleurs aériens se sont mis en arrêt maladie. A cela s’ajoutent quelque 50'000 agents de sécurité dans les aéroports, eux aussi contraints de travailler sans être rémunérés.
Selon l’Agence fédérale de l’aviation américaine (FAA), au moins 35 aéroports du pays sont actuellement confrontés à un manque de personnel, rapporte le «Guardian». Outre Atlanta et Houston, des perturbations massives ont été signalées à New York et à Washington D.C.
Mardi après-midi, plus de 2500 vols intérieurs et internationaux avaient déjà subi des retards en raison de cette pénurie, précise le quotidien britannique. Dimanche, ce chiffre atteignait près de 6000 avions, retardés ou cloués au sol.
Swiss rassure (a moitié)
Sean Duffy promet en tout cas le pire si le «shutdown» se prolonge: «Nous connaîtrons d’importants retards, des annulations massives, et il se pourrait même que certaines zones du ciel américain soient fermées, car nous ne pourrons plus garantir la sécurité.»
Du côté politique, aucun dénouement ne semble en vue. Le magazine spécialisé «Travel and Tour World» estime que la situation dans les aéroports américains devrait continuer à s'aggraver. La revue conseille donc aux voyageurs de rester attentifs à l’évolution de la crise et de préparer des plans B pour faire face à toute éventualité.
Contactée par Blick, Swiss indique que le chaos aérien américain n’a pour l’heure aucun impact majeur sur ses opérations. La compagnie suisse admet toutefois qu’une détérioration supplémentaire de la situation pourrait changer la donne à tout moment.