C'est un véritable scandale qui secoue l'Union démocratique du centre (UDC) de la commune d'Ittingen, dans le canton de Berne: un membre du comité a proféré à plusieurs reprises des propos racistes contre l'épouse et les enfants du président de la section, David Spring. Ce dernier a décidé de mettre un terme à la situation.
Comme le rapporte la «Berner Zeitung», le responsable local a envoyé un e-mail aux membres du parti la semaine dernière afin de les informer de sa démission immédiate de la présidence, du retrait de sa candidature au Grand Conseil et de son départ complet de l’UDC. La section cantonale, de son côté, cherche désormais à se distancer de l’auteur des attaques.
Le mot en «n» aurait été prononcé
«Les propos racistes sont, pour moi, incompatibles avec les valeurs fondamentales de notre parti: respect, décence et responsabilité», écrit David Spring dans son message. Selon des témoins, Georg Tomman, l'un des membres du comité de section aurait tenu des propos d'un racisme inoui à l’encontre du président de section lors de séances internes.
Il aurait notamment affirmé que les personnes originaires d’Afrique devraient être stérilisées de force et que David Spring ne serait pas un «véritable Suisse» en raison de sa compagne. Georg Tomman aurait également employé l'insulte «nég*****».
L’auteur des attaques, Georg Tomman, a siégé pendant un an au Conseil municipal (exécutif) d’Ittigen. Début 2024, il avait remplacé un collègue de parti démissionnaire, mais avait été battu lors des élections de novembre. Depuis sa défaite, l’UDC n’est plus représentée dans l’exécutif communal. Selon la «Berner Zeitung», son départ n'a pas suscité le moindre regret au sein du conseil, qui se réjouit de ne plus devoir débattre de «grand remplacement» ou la «remigration».
Trop extrême pour l'UDC
En 2023, Georg Tomman avait également tenté, sans succès, de se faire élire au Conseil national, cette fois sur la liste du mouvement Aufrecht Bern (en français: debout Berne). Sur le site de cette formation, il cite parmi ses loisirs, en plus de la lecture et du tennis, le «baratin complotiste».
Plusieurs membres anonymes de l’UDC d’Ittigen, cités par la «Berner Zeitung», estiment que la personnalité de Georg Tomman n’est pas compatible avec la ligne du parti. Selon eux, il ne serait pas un démocrate et ne ferait pas de politique dans l’intérêt de la commune. Son éviction du Conseil municipal serait d’ailleurs en partie liée à son extrémisme.
Après la démission retentissante de David Spring, la section cantonale de l’UDC est également intervenue. «Il s’agit clairement d’un comportement préjudiciable au parti. Selon nos statuts, cela constitue un motif d’exclusion», affirme Aliki Panayides, secrétaire de l’UDC bernoise. Elle l'assure: le comportement de Georg Tomman n'est pas compatible avec les valeurs du parti.
Georg Tomman bientôt exclu?
Mi-novembre, l'ex-élu sera entendu par l'UDC d’Ittigen, qui se prononcera ensuite sur l’exclusion. Sollicité par la «Berner Zeitung», Georg Tomman n'a pas souhaité répondre aux accusations. David Spring ne souhaite pas non plus commenter davantage les événements.
Ce scandale plonge la petite section dans la crise, puisqu'elle se retrouve désormais sans direction. Aliki Panayides dit regretter le départ de David Spring et assure que la section cantonale a tenté de le faire revenir sur sa décision, en vain.
Aucun successeur ne lui a pour l’heure été trouvé. «Comme de nombreux partis, nous rencontrons dans certaines localités des difficultés de recrutement et une base de membres très réduite», admet la secrétaire générale de l’UDC bernoise.