Nouvelle initiative lancée
Le PS veut indexer les primes maladies à votre revenu!

Le parti socialiste veut faire dépendre les primes d'assurance maladie du revenu et lance une nouvelle initiative populaire. Les revenus «classiques» bénéficieraient d'un rabais, et les riches paieraient davantage. 85% des ménages pourraient en profiter.
Publié: 19:29 heures
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Dernière mise à jour: 19:34 heures
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«Nous devons nous éloigner des primes par tête inéquitables pour aller vers un système solidaire», déclare la co-présidente du parti Mattea Meyer.
Photo: Keystone
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Ruedi Studer

En septembre, la ministre de la Santé Elisabeth Baume-Schneider présentera les nouvelles primes d'assurance maladie pour 2026. Mais il est déjà certain que les assurés prendront une nouvelle claque. Cette fois-ci, la hausse devrait être de 4 à 5%. La prime de base moyenne devrait ainsi s'élever à environ 400 francs par mois. 

Le parti socialiste (PS) ne veut pas rester les bras croisés. «La pression sur la classe moyenne continue d'augmenter, son pouvoir d'achat diminue d'année en année», déclare la co-présidente du PS Mattea Meyer à Blick. Au cours des 20 dernières années, les primes ont plus que doublé. «Pour beaucoup, ce n'est plus supportable. Nous devons nous éloigner des primes par tête inéquitables et passer à un système solidaire.»

C'est l'objectif d'une nouvelle initiative populaire approuvée vendredi par le parti socialiste: l'initiative sur les rabais de primes.

Des primes en fonction du revenu

La pièce maîtresse de cette initiative est la fixation de primes en fonction du revenu et de la capacité économique. Les personnes à revenus moyens et faibles pourraient à l'avenir bénéficier de rabais sur les primes, tandis que les personnes à hauts revenus devraient payer des suppléments.

Voici à quoi cela pourrait ressembler: pour un revenu moyen, le rabais serait par exemple de 100 francs par mois. Si la prime standard dans la région correspondante s'élève à 400 francs, on ne paiera plus que 300 francs de sa poche.

Le rabais ne changerait pas non plus si la même personne payait une prime plus basse grâce à une franchise plus élevée ou à un modèle alternatif. Au lieu de 350 francs par exemple, elle ne paierait plus que 250 francs avec le rabais. «Ainsi, l'incitation à passer à un modèle plus avantageux subsistera à l'avenir», explique Mattea Meyer.

Fin des primes pour les enfants

A l'inverse, les personnes à hauts revenus paieraient un supplément. Au lieu de la prime standard de 400 francs, elle serait de 600 ou 800 francs. Il y aurait toutefois un plafond qui doit encore être fixé. «Les super-riches comme le patron d'UBS Sergio Ermotti ne paieraient pas tout de suite des centaines de milliers de francs supplémentaires, mais peut-être 2500 ou 3000 francs.»

L'initiative ne fixe pas de clé de répartition précise, mais elle donne à la Confédération une valeur cible pour la fixation des rabais et des suppléments. «85% des ménages doivent être soulagés par un rabais cofinancé par 15% des personnes qui gagnent le plus – comme pour l'AVS», explique la co-présidente du PS. Autre mesure a été élaborée: «Les enfants jusqu'à 18 ans seront totalement exonérés de prime.»

La Confédération et les cantons continueront également à être mis à contribution sur le plan financier. La Confédération continuerait à prendre en charge 7,5% des coûts de l'assurance de base obligatoire. Les cantons poursuivraient leur participation par le biais de réductions de primes. Ils devraient s'assurer que les bénéficiaires actuels d'une réduction de primes ne subissent aucune détérioration avec le nouveau système. De plus, le rabais sur les primes ne doit pas dépasser la prime effective: en d'autres termes, personne ne doit recevoir d'argent.

Plafond temporaire des primes

Si l'initiative est acceptée, elle devra être mise en œuvre dans un délai de deux ans. D'ici là, les primes existantes seraient plafonnées, la Confédération devant prendre en charge une éventuelle différence due à l'augmentation des coûts de la santé. Cela devrait lui coûter environ un milliard de francs. «Cela augmente la pression sur le Parlement pour qu'il mette rapidement en œuvre l'initiative», explique Mattea Meyer.

Le texte de l'initiative devrait être définitivement rédigé et adopté d'ici le congrès du parti le 25 octobre à Sursee. La collecte des signatures commencera début 2026. Mattea Meyer se montre confiant après que la dernière initiative du PS pour l'allègement des primes a remporté un succès d'estime dans les urnes avec environ 45% de oui. «Notre nouvelle initiative renforce la classe moyenne, déclare-t-elle. C'est une réponse solidaire à la charge oppressante des primes.»

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