La presse helvétique est en effervescence depuis l’annonce de la venue du président américain Donald Trump à Davos, à la fin du mois de janvier prochain. Selon plusieurs médias, le dirigeant le plus puissant du monde se serait convié lui-même au prochain Forum économique mondial (WEF).
Les journaux du groupe CH Media n'avaient pas hésité à titrer: «Trump s’invite au WEF de Davos», déclenchant un véritable remue-ménage médiatique. Mais le milliardaire républicain s'est-il réellement invité tout seul? Les témoignages recueillis auprès de personnes proches du dossier dressent un tout autre tableau.
D’après celles-ci, le WEF avait approché Trump il y a plusieurs semaines déjà pour lui transmettre une invitation officielle. Une démarche tout à fait habituelle: les participants de l’édition précédente, celle de janvier 2025, sont généralement contactés pour être conviés à la suivante.
Silence du DFAE
En janvier dernier, Trump était intervenu par visioconférence depuis Washington et s'était allègrement félicité de ses réussites: «Notre pays sera bientôt plus prospère et la planète plus pacifique que jamais», avait-il promis à l’élite politique et économique réunie.
Selon plusieurs sources, l’invitation officielle aurait été envoyée à la Maison-Blanche il y a déjà plusieurs semaines. Les recherches montrent aussi que le WEF n’est pas le seul à avoir sollicité Donald Trump: la présidente de la Confédération, Karin Keller-Sutter, l’aurait notamment convié, de chef d’Etat à chef d’Etat, en marge du sommet de l’ONU organisé fin septembre à New York.
Contacté, le Département fédéral des finances s’est fendu d'une réponse laconique: «Nous n’avons aucun commentaire à faire.» Deux sources confirment néanmoins cette invitation. Un geste osé de la présidente de la Confédération, qui, malgré les remontrances subies cet été de la part de Trump, a choisi de reprendre le dialogue dans l'espoir de normaliser les relations.
Qui succèdera à Klaus Schwab?
Le caractère du milliardaire américain est bien connu: tour à tour charmeur ou brutal, il peut passer en un instant de la flatterie à la confrontation. Quiconque traite avec l’ancien magnat de l’immobilier doit s’attendre à tout.
Cet article a été publié initialement dans la «Handelszeitung», un hebdomadaire économique appartenant à Ringier AG, éditeur de Blick.
Cet article a été publié initialement dans la «Handelszeitung», un hebdomadaire économique appartenant à Ringier AG, éditeur de Blick.
Au sein même du WEF, une autre question suscite l’attention: celle de la succession du fondateur Klaus Schwab à la présidence du Forum. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, reste la favorite pour reprendre les rênes de l’organisation alpine. Son profil correspond parfaitement aux exigences du poste, mais le Forum devra patienter avant de la nommer: son mandat à la BCE ne se termine qu’à l’automne 2027.