La situation sur le marché suisse du logement ne cesse de s'aggraver! Le nombre d'appartements et de maisons vides diminue sans interruption depuis cinq ans. Actuellement, 1% seulement des appartements et des maisons en Suisse sont vides. C'est ce que montrent les nouveaux chiffres de l'Office fédéral de la statistique (OFS).
Le taux de logements vacants flirte avec un seuil symbolique. Les spécialistes estiment en effet qu'il y a pénurie de logements dès lors que le taux descend à 1% ou moins.
C'est déjà le cas dans de nombreuses régions de Suisse. L'OFS a relevé le taux de logements vacants de toutes les communes de plus de 5000 habitants. Sur un total de 431 communes, la valeur est inférieure à 1% pour 257 d'entre elles. Seules quelques zones, comme le Jura, Neuchâtel, le Tessin ou certaines parties de la Suisse orientale, offrent encore un peu de souplesse.
La pénurie fait grimper les prix
Dans plus de la moitié des communes du pays, la pénurie est déjà une réalité. Cette situation a des conséquences importantes pour la population suisse. Elle signifie que la recherche d'un logement devient de plus en plus difficile et prend plus de temps, car l'offre fait défaut. «Même lorsque la volonté de payer est là, il y a souvent un manque de choix», explique Robert Weinert de l'entreprise d'évaluation immobilière Wüest Partner.
De plus, la pénurie de logements entraîne une forte hausse des prix. Une analyse statistique de l'évaluateur immobilier montre que les prix des loyers et des logements en propriété et les taux de vacance sont étroitement liés. «Par le passé, les phases de faibles taux de vacance ont toujours entraîné une forte hausse des loyers proposés et des prix des logements en propriété», explique Robert Weinert.
Dans les cinq plus grandes villes de Suisse, le taux de logements vacants est nettement inférieur à 1%. Il est de 0,58% à Lausanne, de 0,36% à Genève et de 0,1% à Zurich. Il en va de même pour les agglomérations de ces villes. Là aussi, le taux de logements vacants est aujourd'hui nettement inférieur à 1%.
Il manque des petits logements
Si l'on classe les logements vacants par taille, on constate que les petits appartements d'une ou deux pièces sont particulièrement difficiles à trouver. La plupart des logements vacants ont trois ou quatre pièces. Le nombre de grands appartements de six pièces et plus publiés a même augmenté.
Ce déséquilibre sur le marché du logement est ressenti par les ménages lorsqu'ils doivent déménager. «Si l'on est obligé de trouver un nouveau logement, on se retrouve dans une situation de stress», explique Fredy Hasenmaile, économiste en chef de la Raiffeisen. «Plus la pression est forte, plus l’insatisfaction face au marché augmente.»
Pas de retournement en vue
Le taux hypothécaire de référence est optimal lorsque l'offre et la demande s'équilibrent et que les loyers, en termes réels, n'augmentent pas. Selon Wüest Partner, c'est le cas lorsque celui-ci est d'environ 1,27%.
Selon les experts, une accalmie de la situation n'est toutefois pas en vue dans un avenir proche. Pour cela, il faudrait que les communes ayant un faible taux de logements vacants puissent à nouveau créer davantage de logements. Ou alors, il faudrait que la croissance démographique diminue nettement. «Il n'y aura pas de retournement dans les deux prochaines années», analyse Fredy Hasenmaile.