Santé mentale en baisse
Moins d'étudiants suisses sont partis à l'étranger en 2024

La mobilité internationale des étudiants suisses chute de 26% à 19% entre 2020 et 2024, selon une enquête de l'OFS. L'étude révèle également une détérioration de la santé mentale et une augmentation des discriminations dans les hautes écoles.
Publié: 10:44 heures
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Dernière mise à jour: 11:29 heures
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La santé mentale est un frein à la mobilité des étudiants suisses.
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ATS Agence télégraphique suisse

La mobilité internationale des étudiants suisses recule nettement: seuls 19% sont partis à l’étranger en 2024, contre 26% en 2020. L’enquête de l’OFS révèle aussi une santé psychique en baisse et un quart des étudiants confrontés à des discriminations.

La mobilité internationale des étudiants s’essouffle en Suisse. Selon le rapport de l'enquête 2024 de l'OFS sur la situation sociale économique des étudiants, seuls 19% des étudiants des hautes écoles ont séjourné à l’étranger depuis le début de leurs études en 2024, contre 26% quatre ans plus tôt.

Les réticences à partir augmentent: 60% des étudiants n’envisagent pas de séjour temporaire à l’étranger, contre 55% en 2020. Les obstacles perçus se multiplient également, notamment l’inconfort lié à l’éloignement, les changements et les démarches administratives.

Santé mentale moins bonne

La santé psychique se détériore parallèlement. L’OFS relève que 29% des étudiants présentent en 2024 des symptômes de dépression modérés à sévères, contre 23% en 2020. Les problèmes de santé de longue durée touchent désormais 21% des étudiants (18% en 2020), tandis que les limitations dans les études pour raisons de santé progressent à 20% contre 16% en 2020.

La situation financière reste en revanche stable. Les ressources mensuelles médianes atteignent 2282 francs, un montant comparable à celui de 2020. Les dépenses (1844 francs) restent elles aussi inchangées. L’endettement étudiant et les demandes de subsides diminuent légèrement, conformément aux tendances observées depuis 2005.

Les femmes davantage discriminées

Pour la première fois, l’enquête s’est penchée sur les discriminations vécues dans les hautes écoles: 25% des étudiants disent en avoir subi, principalement pour des raisons de genre, de langue ou de nationalité. Les femmes sont plus touchées (31% contre 18% des hommes), tout comme les étudiants souffrant de problèmes de santé (38%) ou issus de la première génération de migration (31%).

Dans un communiqué, l'Union des étudiants de Suisse (UNES) souligne que «de plus en plus d'étudiants atteignent leurs limites financières et psychologiques. Aujourd'hui, étudier nécessite non seulement des compétences, mais aussi des réserves financières. Celles et ceux qui ne bénéficient pas du soutien de leur famille risquent de faire face à de grandes difficultés psychologiques et financières».

L'UNES demande une révision du concordat sur les bourses d'études pour uniformiser les critères entre les cantons et réduire les obstacles à l'accès. Elle exige également que ces standards minimaux soient mis en oeuvre dans tous les cantons. A ses yeux, c'est la seule manière de renforcer à long terme la santé mentale des étudiants et de garantir une véritable égalité des chances dans le monde académique.

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