L'UDC avait réclamé cette session extraordinaire consacrée à la migration. Le parti conservateur avait déposé cinq textes en tout, visant à durcir les règles du jeu sur l'asile.
Une motion réclamait un retour unilatéral des contrôles aux frontières. Une autre proposait des zones de transit aux frontières suisses pour traiter toutes les demandes d'asile. Seules les personnes recevant une réponse positive pourraient entrer en Suisse, les autres étant renvoyées dans le pays d'où elles venaient.
Une autre encore voulait une stratégie pour augmenter le nombre d'expulsions et de rapatriements des délinquants étrangers et des personnes dangereuses.
La tradition de l'asile de la Suisse est juste et doit être sauvegardée, a lancé Roger Köppel (UDC/ZH). Mais ce qui se passe actuellement relève d'abus systématiques du droit d'asile, affirme-t-il. Un chaos menace dans ce domaine, selon lui.
«Nous ne pouvons pas simplement fermer les frontières»
La ministre de la Justice, Élisabeth Baume-Schneider, a répliqué que la marge de manœuvre au niveau national est limitée, la migration étant un phénomène global: «Nous ne pouvons pas simplement fermer les frontières. Les conventions internationales, notre Constitution et la loi sur l'asile doivent être respectées.»
L'intégration de ces personnes est un grand défi, certes, mais c'est aussi une chance, a encore dit la conseillère fédérale socialiste: «Par exemple pour pallier le manque de main-d'œuvre».
Faisant face aux critiques de l'UDC, Mme Baume-Schneider a dit que les raisons principales de la migration restent les conflits et leurs conséquences. Le Secrétariat d'État aux migrations devrait délivrer encore 20'000 à 23'000 statuts de protection S cette année en lien avec la guerre en Ukraine.
Toutes ces propositions UDC ont été rejetées, plus ou moins largement.
Accord de réadmission
Une motion de Marco Romano (Centre/TI) demandant de négocier un accord de réadmission simplifié des personnes en situation irrégulière avec l'Autriche a par contre été soutenue. La Suisse est avant tout un pays de transit, a dit le centriste. La Suisse et l'Autriche ont un intérêt commun dans ce dossier. Le Conseil des États devra se prononcer.
La Chambre a encore soutenu un postulat de Judith Bellaïche (PVL/ZH), qui charge le Conseil fédéral d'étudier le scénario d'une Suisse à 10 millions d'habitants. Cette perspective inquiète la population. Elle est utilisée pour attiser les peurs, notamment contre les étrangers, a souligné Mme Bellaïche.
(ATS)
