Criminalité économique
Une plateforme de crypto-blanchiment démantelée à Zurich

Une opération internationale a mis fin aux activités de 'Cryptomixer', un service de blanchiment de bitcoins basé à Zurich. Les autorités ont saisi des serveurs et des données, révélant des liens avec l'Allemagne et diverses activités criminelles.
Les autorités zurichoises ont démantelé une plateforme de mélange (mixing) de bitcoins: ils ont saisi environ 23 millions de francs.
Photo: Kantonspolizei Zürich/PD
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ATS Agence télégraphique suisse

Les autorités zurichoises ont porté un coup au crypto-blanchiment en démantelant une plateforme de mélange (mixing) de bitcoins, une opération destinée à réduire leur traçabilité. Des bitcoins d'une valeur d'environ 23 millions de francs ont été saisies.

Plus d'un milliard de francs ont été blanchis via ce service, ont annoncé lundi le ministère public zurichois ainsi que les polices municipale et cantonale de Zurich. Les exploitants auraient réalisé un bénéfice de plusieurs millions.

Dans le cadre d'une vaste enquête, les autorités ont localisé l'infrastructure de serveurs dans le canton de Zurich et l'ont mise hors-service fin novembre 2025, ajoutent-ils. L'opération a été soutenue par Europol et Eurojust, l'agence de l'Union européenne pour la coopération judiciaire en matière pénale.

Domaine saisi

L'action a été menée du 24 au 28 novembre 2025, détaille Europol dans un communiqué séparé. Elle visait le service illégal «Cryptomixer», soupçonné de faciliter la cybercriminalité et le blanchiment d'argent. Le mixing de bitcoins consiste à mélanger des bitcoins de plusieurs sources par le biais d'une multitude de transactions afin d'en rendre la traçabilité impossible.

Trois serveurs ont été saisis en Suisse, ainsi que le domaine «cryptomixer.io». L'opération a aussi entraîné la confiscation de plus de 12 téraoctets de données. Après la prise de contrôle et la fermeture du service illégal, les forces de l'ordre ont placé une bannière de saisie sur le site web.

Cryptomixer était un service de mixage hybride accessible à la fois via le clear web et le dark web. Selon Europol, il a facilité le blanchiment de fonds criminels pour des groupes de ransomware, des forums d'économie souterraine et des marchés du dark web.

Son logiciel bloquait la traçabilité des fonds sur la blockchain, en faisant la plateforme privilégiée des cybercriminels cherchant à blanchir des produits illégaux issus de diverses activités criminelles, telles que le trafic de drogue, le trafic d'armes, les attaques par ransomware et la fraude par carte de paiement.

Liens avec l'Allemagne

Le mixeur de bitcoins était exploité depuis 2016 par un groupe inconnu. Les autorités zurichoises ont également collaboré avec le parquet général de Francfort-sur-le-Main et l'Office fédéral allemand de la police criminelle dans le cadre de l'enquête. Les investigations ont révélé des liens avec l'Allemagne.

L'enquête sur les exploitants et les utilisateurs de «cryptomixer.io» se poursuit, notamment par l'analyse des données saisies de l'infrastructure, précisent les autorités zurichoises.

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