À partir du 8 mai, Swiss assurera deux vols hebdomadaires – au lieu d'un seul actuellement – entre Zurich et la métropole israélienne Tel Aviv. Cela inquiète de nombreux employés de cabine, comme l'a d'abord rapporté «20 Minuten».
Jusqu'à présent, ceux qui se sentaient mal à l'aise de voler vers une zone de guerre obtenaient sans problème une dispense. Et ce, même à très court terme. Mais Swiss entend désormais adapter cette clause. La demande de dispense doit être faite au moins sept jours avant le vol et être clairement justifiée.
De quoi faire bondir Sandrine Nikolic-Fuss, directrice de l'Association du personnel de cabine (Kapers). Elle déclare à Blick: «La convention collective de travail est très claire en ce qui concerne le droit de retrait. Un retrait est possible jusqu'au moment de l'entrée en fonction, le personnel de cabine est disponible sans restriction pour d'autres missions.»
«Cela va s'arranger!»
Interrogé par Blick, le CEO de Swiss Dieter Vranckx rétorque: «La réglementation adaptée s'inscrit dans les dispositions de la convention collective de travail. Nous revenons ainsi au processus actuel.» Il ne serait pas permis que certains membres d'équipage doivent voler très souvent vers Tel Aviv et d'autres pas du tout. «Nous voulons que les mêmes règles s'appliquent à tous et que nous puissions garantir un service aérien stable», poursuit Dieter Vranckx.
Pourquoi Swiss vole-t-elle encore vers Tel Aviv malgré le conflit à Gaza? «Il y a une forte demande du marché, notamment pour les vols de correspondance au départ d'Israël vers des destinations dans le monde entier via Zurich», explique Dieter Vranckx.
Il souligne que Swiss ne volerait jamais vers Tel Aviv si la sécurité n'était pas garantie. «Nous effectuons les vols vers Tel Aviv après avoir soigneusement examiné la situation sur place.» Dernier exemple en date: dans la nuit de jeudi à vendredi, Swiss a interrompu un vol à destination de Beyrouth en raison de la situation sécuritaire incertaine au Liban. De nombreuses compagnies aériennes desservent à nouveau Tel Aviv, et ce, depuis longtemps. Il n'y a eu d'interruption des vols que depuis l'augmentation des violences entre Israël et le Hamas.
Dieter Vranckx ajoute: même avec le deuxième vol hebdomadaire vers Tel Aviv, la règle selon laquelle le personnel ne doit pas passer la nuit sur place, mais rentrer en Suisse le même jour, sera maintenue. Il part du principe qu'il n'y aura pas de conflit majeur avec le personnel de cabine. «Je peux comprendre les inquiétudes, mais je pense que cela va se calmer.»
Le DFAE déconseille les voyages en Israël
Sandrine Nikolic-Fuss voit les choses différemment. «La prise de risque du personnel navigant est liée à des passagers récalcitrants ou à des dangers opérationnels. Mais nous ne nous engageons pas à travailler dans des zones de guerre.»
Elle souligne que le DFAE continue de déconseiller les voyages en Israël. Les vols à destination de Kiev et des villes russes auraient également été abandonnés, pourquoi pas ceux à destination d'Israël? Reste maintenant à voir si Swiss et Kapers s'assoiront autour de la table pour aplanir leurs désaccords.