La réalité climatique rattrape le pays
Dans cette région suisse, la chaleur va bientôt rendre le travail insupportable

En Suisse, il fera plus chaud, plus sec et il devrait y avoir moins de neige, selon de nouvelles analyses climatiques présentées mardi par la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider. Ce qu'il faut retenir.
Publié: 04.11.2025 à 14:09 heures
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Plus de sécheresse ...
Photo: keystone-sda.ch
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Tobias Bruggmann

Le changement climatique se fera sentir de manière marquée en Suisse. C’est ce que révèlent de nouveaux scénarios climatiques publiés par MétéoSuisse, l’Office fédéral de météorologie et l’EPFZ. «La Suisse, avec sa topographie complexe, fait partie des régions particulièrement touchées par le réchauffement climatique, indique le rapport. Outre une hausse des températures supérieure à la moyenne, les phénomènes extrêmes tels que fortes précipitations, vagues de chaleur ou sécheresses se multiplient.»

La Suisse a signé l’Accord de Paris sur le climat, qui vise à limiter le réchauffement global à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle (1871–1900 pour la Suisse). Mais «dans un monde à +1,5°C, le réchauffement moyen en Suisse atteint déjà +2,9°C ». Autrement dit, le pays se réchauffe nettement plus vite que la moyenne mondiale.

Concrètement, cela se traduit par quatre évolutions majeures:

Chaleur extrême

Les journées de canicule, où le thermomètre dépasse 30°C, sont bien plus nombreuses qu’au siècle dernier. A Zurich, on s’attend désormais à cinq fois plus de nuits tropicales par an. Si la température mondiale augmente de deux degrés par rapport à l’ère préindustrielle, Lugano (TI) pourrait connaître jusqu’à 37 nuits tropicales en seulement dix semaines.

La chaleur extrême met le corps à rude épreuve, surtout chez les personnes âgées et les jeunes enfants. «Sous de fortes chaleurs, le travail physique et intellectuel devient plus difficile», souligne le rapport.

Des étés secs

Au fil des décennies, les sols suisses se sont asséchés, une tendance qui devrait s’accentuer avec la hausse des températures et la baisse des précipitations estivales. Les variations régionales resteront toutefois importantes: «Les étés humides continueront d’exister, mais ils seront plus rares.»

En cas de réchauffement de deux degrés, le risque d’incendie de forêt grimperait fortement, notamment à Sion (VS), où l’on pourrait enregistrer jusqu’à 27 jours par an à risque élevé. Des sols plus secs entraîneraient aussi des pertes agricoles et des pénuries d’eau pour la navigation ou la production d’électricité.

Davantage de fortes précipitations

En parallèle, les intempéries liées à de fortes précipitations deviendront plus fréquentes. Chaque degré de réchauffement permet à l’air de contenir 6 à 7% d’humidité supplémentaire. «Les inondations, crues soudaines ou épisodes de grêle pourraient provoquer d’importants dégâts matériels et perturber les activités économiques», avertit le rapport.

Moins de neige

Mauvaise nouvelle pour les amateurs de sports d’hiver: l’enneigement devrait continuer à reculer. «Avec un réchauffement global de 1,5°C, la limite du zéro degré hivernal remonterait d’environ 200 mètres, atteignant une altitude légèrement supérieure à celle de Gstaad (1050 m).»

Selon la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider, ces nouveaux scénarios doivent permettre de «planifier des mesures adaptées afin de protéger notre environnement, nos villes et notre agriculture».

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