Des mesures sur 60 ans
Les Alpes perdent jusqu'à 8 cm de neige tous les dix ans

Le manteau neigeux des Alpes suisses s'amincit, selon une nouvelle étude du SLF. La diminution atteint 8 cm par décennie en altitude, tandis que le Plateau perd entre 10 et 20% de sa neige, révélant les effets tangibles du réchauffement climatique.
Publié: 11:39 heures
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Plus l'altitude est élevée, plus la baisse de l'enneigement est importante. On atteint ainsi jusqu'à 8 centimètres de moins par décennie dans les Alpes.
Photo: AFP
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ATS Agence télégraphique suisse

Ces 60 dernières années, la couche de neige dans les Alpes suisses s'est réduite jusqu'à 8 centimètres par décennie. L'Institut suisse pour l'étude de la neige et des avalanches (SLF) a pu calculer cette évolution pour la première fois grâce à un nouveau modèle.

«C'est la première fois que nous pouvons montrer les tendances à l'échelle nationale et pour différentes altitudes», a déclaré Christoph Marty, climatologue au SLF, cité dans le communiqué de l'institut. «Nous voyons ici très clairement les conséquences du changement climatique», ajoute-t-il.

Evolution depuis 1962

Le nouveau modèle Spass (pour Spatial Snow climatology for Switzerland) a permis aux chercheurs de calculer pour la première fois, à l'échelle nationale et en fonction de l'altitude, l'évolution du manteau neigeux depuis 1962.

Plus l'altitude est élevée, plus la baisse de l'enneigement est importante. On atteint ainsi en 60 ans jusqu'à 8 centimètres de moins par décennie dans les Alpes, tandis que la diminution de la couche d'or blanc sur le Plateau n'excède pas un centimètre par décennie. Mais il faut tenir compte d'un enneigement déjà faible en plaine.

Ainsi en valeurs relatives c'est le contraire. Le Plateau a perdu entre 10 et 20% de neige, une proportion qui tombe à 4% à 2000 m, tandis qu'elle devient encore plus faible et parfois insignifiante en haute altitude, précise Christoph Marty. Les hauteurs de neige de novembre à avril ont été examinées.

Des résultats détaillés

Afin d'améliorer les résultats de son modèle, le SLF a utilisé les données mesurées par 350 stations de Météosuisse au cours des 25 dernières années. «Cela nous a permis d’adapter au mieux la simulation Spass à la réalité», explique le chercheur. Et de préciser que c’est aux altitudes supérieures à 800 mètres que cette adaptation est la plus réussie. Le modèle Spass fournit ainsi des résultats détaillés pour chaque kilomètre et chaque niveau d’altitude.

A l'avenir, les résultats devraient ainsi également être utilisés hors du domaine de la recherche, par exemple dans le cadre de coopérations avec Suisse Tourisme et les Remontées Mécaniques Suisses ou, à moyen terme, dans l'application White Risk dédiée aux avalanches. MétéoSuisse prévoit aussi de rendre publiques les informations climatologiques sur la neige issues de ce modèle.

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