Plus de deux personnes sur cinq utilisent l'intelligence artificielle (IA) pour créer des contenus, des textes ou des images, selon l'Office fédéral de la statistique (OFS). Dans le même temps, la population fait face à une exposition croissante à la désinformation, aux discours de haine et aux arnaques en ligne.
Au printemps 2025, 43% de la population suisse âgée de 15 à 88 ans indique avoir utilisé une application d'IA générative, c'est-à-dire qui crée du contenu à partir d'une requête, que ce soit sous forme de textes, d'images ou de sons, par exemple, indique vendredi l'OFS dans un communiqué. Les plus jeunes sont les plus friands d’applications d’IA générative: 79% des 15-24 ans les utilisent. Cette proportion tombe à 66% pour les 25-34 ans et diminue avec l'âge (28% pour les 55-64 ans).
L'usage de l'IA générative n'est pas seulement répandu, il est aussi fréquent, selon l'OFS. Parmi les personnes interrogées, 36% utilisent ces outils quotidiennement et 34% au moins une fois par semaine. Dans le cadre de l’enseignement formel (à l’école ou à l’Université), 75% des étudiants font appel à l'IA générative.
Haine et problèmes de sécurité
Les résultats de la dernière enquête de l'OFS montrent également une forte progression de la désinformation. En 2025, 58% de la population déclare avoir été exposée à des contenus en ligne qui leur paraissaient faux ou douteux, contre 45% en 2021.
Cette évolution s'accompagne d'une montée des problèmes de sécurité. Pas moins de 61% des personnes sondées ont reçu des messages frauduleux au cours des trois derniers mois, contre 51% en 2023.
Les données révèlent aussi une augmentation des discours de haine en ligne. En 2025, 42% de la population déclare avoir vu sur Internet des contenus hostiles ou dégradants envers des groupes ou des individus. Les jeunes de moins de 30 ans et les utilisateurs de réseaux sociaux sont les plus nombreux à voir de tels contenus.