L'UDC et le Centre s’affolent
Le référendum sur l'impôt individuel bat de l'aile

Le référendum de l’UDC et du Centre contre l’imposition individuelle piétine. A un mois de l’échéance, seule la moitié des signatures nécessaires a été récoltée. Les partis conservateurs dénoncent une «révolution fiscale» injuste pour les familles traditionnelles.
Publié: 12.09.2025 à 22:40 heures
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L'imposition des couples mariés traditionnels reste un sujet très polarisant sous la Coupole.
Photo: Shutterstock
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Ruedi Studer

Des politiciens du Centre et de l'Union démocratique du centre (UDC) paniquent. Leur référendum contre l'imposition individuelle est sur la sellette. «Nous avons trop peu de signatures», déclare à Blick la conseillère nationale UDC Monika Rüegger.

Selon elle, seule la moitié des 50'000 signatures nécessaires a été réunie... et le délai référendaire expire le 9 octobre. «Il faut maintenant redoubler d'efforts si nous voulons que le référendum aboutisse», lâche l'élue conservatrice.

Deux déclarations d'impôts séparées

Le fait que la collecte de signatures tarde à démarrer est d'une part lié au lancement en juillet, au milieu des vacances d'été, suppose-t-elle. D'autre part, de nombreux couples mariés ne sont pas du tout conscients de ce que le changement de système signifie pour eux et qu'ils devront à l'avenir remplir deux déclarations d'impôts séparées.

«Les ménages à revenu unique avec une répartition traditionnelle des rôles ignorent souvent qu’ils s’en sortiraient parfois mieux avec le système d’imposition individuelle», explique l’élue UDC. «En revanche, les couples à double revenu en bénéficient davantage.»

Selon elle, le grand objectif pour les femmes aujourd’hui est «la liberté de choix dans l’organisation de leur modèle familial». «Actuellement, le travail familial est pénalisé de manière injuste. Si nous ne recueillons pas les signatures nécessaires, ce sont de nombreuses femmes et familles qui seront les grandes perdantes de cette réforme», poursuit Monika Rüegger.

Une révolution fiscale?

Pour la conseillère aux Etats du Centre Marianne Binder, il est important, notamment du point de vue de la politique nationale, que le projet soit soumis au peuple. «Notre système fiscal est en pleine mutation: 1,7 million de déclarations en plus à gérer. Une révolution fiscale aux conséquences budgétaires lourdes», selon elle, «le peuple doit pouvoir voter sur un tel monstre bureaucratique.»

Elle se montre cependant confiante et pense que les signatures seront récoltées à temps. «Mais ce sera un tour de force. Nous devons faire prendre conscience de ce qui est en jeu. Nous devons nous donner à fond et descendre dans la rue avec les feuilles de signatures, écrire à notre cercle de connaissances, etc.»

De son côté, la présidente des Femmes du Parti libéral-radical (PLR) et conseillère nationale Bettina Balmer craint que le référendum n'aboutisse d'une manière ou d'une autre. «Même si la collecte de signatures est difficile, le référendum pourrait aboutir». Son parti n'est pas contre l’imposition individuelle en tant que tel, mais préfère soutenir le contre‑projet du Conseil fédéral qui visent simplement à abolir la «pénalisation du mariage».

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