«J’te nique ta mère la pute, ouvre la porte ou j’te baise ta mère.» Que s’est-il passé samedi soir à l’hôtel Beaulac, à Neuchâtel? Des images très relayées sur les réseaux sociaux montrent un homme en train de menacer et d’insulter un employé, qui refuse de lui ouvrir la porte de l’établissement de luxe. Cet individu n’est pas n’importe qui: il s’agit du célèbre rappeur français Gazo, qui se produisait dans la soirée aux Jeunes-Rives.
L’artiste, visiblement très énervé, est l’une des «révélations» de ces derniers mois. Ibrahima Diakité — de son vrai nom — a sorti en début d’année sa première mixtape faisant honneur au «drill», un sous-genre du rap étasunien né à Chicago durant les années 2010.
Depuis, il cartonne. «Moins un son qu’une refonte des codes du gangsta des nineties, ce rap des bas-fonds célèbre l’existence sauvage de ses rimeurs», écrivait «Le Temps» dans un portrait consacré au Parisien. «Ici, la violence crue s’étale, le fric est facile et les halogènes gris. Un canevas sur mesure pour Gazo passé par une adolescence 'pas drôle' en Seine-Saint-Denis, puis des années à rimer sans que la gloire s’en mêle.»
Maintenant que les présentations sont faites, revenons au parvis de l’hôtel Beaulac. Tandis que Gazo se fait de plus en plus menaçant, un homme qui l’accompagne tente une voie plus diplomatique pour pénétrer dans l’établissement.
Après avoir essayé — en vain — de calmer le rappeur, il s’adresse au portier: «Monsieur, pourquoi vous ne voulez pas nous laisser entrer? Je ne comprends pas. […] On a deux chambres!» L’employé ne cède pas. Les images ne montrent pas la fin de l’altercation. Mais, dans une autre vidéo, on voit le rappeur repousser avec vigueur une fan qui s’approche de lui pour un selfie.
Sur le réseau social TikTok, les rumeurs vont bon train. D’après plusieurs internautes, Gazo aurait agressé «avec un spray au poivre» le portier. «L’employé ne le laissait pas entrer parce qu’il est raciste et Gazo s’est énervé», écrit un jeune homme qui assure, sur la plateforme, avoir assisté à la scène. «Ils ont finalement pu entrer et Gazo a gazé l’employé.»
Une centaine de fans sur place
Contactée, la police cantonale neuchâteloise confirme à Blick s’être rendue peu avant 1h du matin devant l’Hôtel Beaulac, «pour un attroupement d’une centaine de personnes» qui souhaitaient entrer dans l’hôtel où l'artiste logeait pour la nuit. «Les gendarmes sont restés sur place le temps que les personnes se dispersent d’elles-mêmes», précise Georges-André Lozouet, porte-parole des forces de l’ordre. Celui-ci n’est, en revanche, pas en mesure de confirmer l’utilisation d’un spray au poivre. «Pour l’heure et à notre connaissance, aucune plainte n’a été déposée», assure-t-il.
Nous avons sollicité l’hôtel dès dimanche pour une réaction. Pour l’heure, l’établissement n’a pas répondu à nos questions. Gazo, quant à lui, n’a pas pu être joint dans l’immédiat. Le rappeur, à l'affiche de «The Beat Festival», reviendra en novembre à Neuchâtel. Pas sûr qu'il redescende cette fois au Beaulac.
