La Fédération de l’industrie horlogère suisse (FH) a procédé vendredi à Köniz, près de Berne, à la destruction par broyage de 1,5 tonne de fausses montres suisses, soit 7500 pièces. Ces contrefaçons provenaient en très grande partie de Chine. Les fausses montres ont été confisquées entre 2019 et 2025 par les douanes suisses à leur entrée sur le territoire. L'opération est l’une des plus importantes jamais réalisées par la FH. Outre leur impact négatif sur l’environnement, les achats de produits de contrefaçon sont contraires à l’éthique, a relevé l'organisation.
De plus, un tel acte de consommation soutient «directement les organisations criminelles». En outre, 75% environ de ces saisies douanières proviennent d’envois postaux, une prédominance qui reflète l’explosion du commerce en ligne ces dernières années, notamment depuis la pandémie de Covid-19. L'utilisation généralisée de petits colis pour échapper à la détection, réduire les risques d'interception et fragmenter les chaînes d'approvisionnement, créé de nouveaux défis en matière de lutte contre la fraude, constate encore la FH dans son communiqué.
L'horlogerie particulièrement touchée
A titre d'exemple, la Chine a exporté 4,17 milliards de colis vers l’Union européenne (UE) l'an dernier, soit 12 millions de paquets par jour, un nombre multiplié par quatre depuis 2021, selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). La notoriété et la valeur marchande élevée des produits suisses en font des cibles de choix pour les contrefacteurs. Parmi les secteurs visés, l’horlogerie constitue la catégorie la plus touchée, avec 87% en 2020-2021 de toutes les saisies mondiales de contrefaçons portant atteinte aux droits de propriété intellectuelle suisses.
L’achat de copies est illégal, rappelle la FH. Les contrevenants s’exposent à la confiscation de la marchandise, mais aussi au paiement de frais de destruction. Bien qu’informés des risques et des effets négatifs, les 15-34 ans représentent plus de 50% des acheteurs de contrefaçons, principalement en ligne. «Les montres contrefaites menacent l’innovation et l’emploi en Suisse», a averti Yves Bugmann, président de la FH, cité dans le communiqué. La «piètre» qualité de ces produits, mais aussi leurs effets potentiellement nocifs sur la santé et l’environnement portent atteinte à l’image des marques suisses.
Les acheteurs y contribuent directement, ainsi qu’à la perte d’emplois qui en découle dans le secteur, relève encore la FH. On estime à près de 2500 le nombre d'emplois perdus chaque année en Suisse dans l’horlogerie-bijouterie, en lien avec la contrefaçon.