En septembre 1973, Billie Jean King (81 ans) et Bobby Riggs (1918-1995) se sont affrontés dans le duel des sexes le plus célèbre de l’histoire du tennis. King l’a emporté 6-4, 6-3, 6-3 devant 30 000 spectateurs et près de 90 millions de téléspectateurs dans le monde. Une victoire pour le tennis féminin, entachée toutefois par des rumeurs persistantes selon lesquelles Riggs aurait perdu volontairement.
Une nouvelle «Battle of the Sexes» devrait avoir lieu au début de l’année prochaine. En marge du tournoi ATP de Hong Kong (à partir du 5 janvier), l’Australien Nick Kyrgios (30 ans, ATP 651) affrontera la Biélorusse Aryna Sabalenka (27 ans, n°1 mondiale). Actuellement concentrée sur l’US Open, où elle s’est qualifiée pour les demi-finales, Sabalenka n’a pas encore réagi à cette annonce. L'Australien, lui, multiplie déjà les déclarations fracassantes. Et ce, malgré une activité réduite. Depuis juin 2023, il n’a en effet disputé que six matches sur le circuit ATP, n’en a gagné qu’un et a dû abandonner une fois. Il avait aussi déclaré forfait à la dernière minute pour l’US Open en raison de douleurs au genou et au pied.
Kyrgios se montre confiant
Malgré tout, Kyrgios affiche une grande confiance. Dans le podcast Tea with Bublik du joueur Alexander Bublik (28 ans, ATP 24), il se montre persuadé de sa victoire. «Sabalenka est formidable, c’est une personnalité et une joueuse capable de grandes choses», commence-t-il. Avant d’ajouter: «Mais honnêtement, elle ne me battra pas». Le duel se disputera selon des règles aménagées: terrain plus réduit, un seul service par point et une zone de service plus restreinte pour Kyrgios que pour Sabalenka.
Bublik s’interroge pourtant: «Est-ce que tu vas vraiment te donner du mal? Ou tu vas juste jouer un peu et la laisser gagner?» Le Kazakh rappelle que ce match revêt aussi une dimension symbolique. «Il s’agit du tennis féminin, de l’égalité des primes et de tout ça», souligne-t-il.
L'Australien va-t-il se donner à 100%?
Kyrgios rétorque: «Tu crois vraiment que je dois me donner à 100%?» Puis il nuance, affirmant qu’il fera un effort: «Après tout, je représente les hommes». De quoi donner l’occasion à son interlocuteur de le provoquer à nouveau. Lui n’aurait pas choisi Kyrgios comme représentant du tennis masculin, convaincu qu’il est capable de ne pas prendre le match au sérieux et de faire la fête la veille.
L'Australien n’en démord pas. Il n’annulera pas le duel, car cela nuirait à son image et déclencherait un tollé sur Internet. «Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi», assure-t-il. «Je ne veux pas qu’elle gagne. Je dirais qu’il y aura un 6-2.»