Dans le hall de l'hôtel Marriott d'Athènes, lieu de résidence des équipes lors de cet Eurobasket 2025, on croise évidemment beaucoup de monde: des Turques, des Grecques, des Françaises, des touristes américains et une Française… avec l'équipement de Swiss Basket. Émilie Duvivier a beau avoir le passeport tricolore, c'est la croix blanche qu'elle porte sur son cœur pour ce championnat d'Europe.
C'est toutefois depuis le bord du parquet que l'ancienne joueuse, retraitée depuis 2019, défend les couleurs suisses. Désormais, Émilie Duvivier est assistante coach de François Gomez avec la Nati. Un poste qu'elle occupe en parallèle de celui d'entraîneuse principale du BBC Troistorrents, en Valais, club qu'elle a rejoint l'été dernier. «Là, c'est ma première expérience en tant que head coach, précise-t-elle. Troistorrents m'a ouvert ses portes et m'a mise en confiance. Les gens sont vraiment sympa.»
Ce n'est pourtant pas en qualité d'entraîneuse de l'équipe chablaisanne qu'Émilie Duvivier se retrouve en Grèce, mais en tant que soutien de François Gomez. «Il avait été mon coach pendant trois ans à l'INSEP (ndlr: l'Institut national du sport, de l'expertise et de la performance), détaille l'assistante à propos de leur passé. Quand il m'a appelé, j'ai tout de suite dit oui. Pouvoir apprendre à côté d'un si bon technicien, c'est une belle expérience.»
Encore des connaissances
Ce samedi (16h30), les deux vont vivre un moment très particulier. Pour son dernier match dans cet Eurobasket, la Suisse affronte la France, pays d'origine de François Gomez et Émilie Duvivier. «Personnellement, je suis contente de les jouer, sourit cette dernière. Je connais encore des personnes dans le staff et c'est toujours sympa de les retrouver.» Pêle-mêle, la Tricolore a déjà côtoyé Céline Dumerc (manager générale), David Gautier (assistant), Grégory Halin (assistant) et elle a entraîné Pauline Astier.
«Mais non, on n'a pas parlé du match, rigole Émilie Duvivier. Une chose est sûre: tout va bien se passer. Il y a toujours beaucoup de respect et ça sera une belle expérience.»
Une pudeur sur son passé
Une expérience qui débutera quand même de manière assez particulière pour la coach, avec la Marseillaise qui va retentir dans le Stade de la Paix et de l'Amitié. C'est la toute première fois qu'Émilie Duvivier sera dans le camp adverse au moment des hymnes. «Bien sûr qu'en tant que français, ça te fait toujours quelque chose, avoue-t-elle. Je ne vais pas pouvoir la chanter, mais je vais respecter.»
Surtout que, dans sa carrière, l'ancienne joueuse a eu l'occasion de l'expérimenter à plusieurs reprises. Elle compte près de 20 sélections en équipe de France… mais s'en cache un peu. «Je me dis que ce n'est «que» 17, même si c'était un grand honneur à chaque fois», souffle-t-elle. Quand on lui fait remarquer que cela reste 17 fois de plus qu'une très très grande majorité de Français, elle se marre. «Il y a peut-être un peu de pudeur, parce que je n'étais pas une joueuse majeure et qu'il y a eu bien meilleure que moi.» Une modestie déconcertante.
«Toujours une fierté»
Si elle n'a jamais disputé de grands tournois avec les Bleues, Émilie Duvivier a eu l'occasion de participer à des matches de qualifications. «Mais j'en ai toujours été fière, ajoute-t-elle. Ça a été un grand apprentissage et ce n'était que du positif.»
Pour en revenir au match de samedi, la coach de 3T ne pense pas que les vice-championnes olympiques vont, malgré la qualification pour les quarts, lever le pied face à la Suisse – «vu qu'elles ont un titre à aller chercher». «Ça veut dire qu'elles nous respecteront, s'exclame-t-elle. Et je pense que nos joueuses vont tout donner.» Suffisant pour ne pas prendre une claque? Réponse dès 16h30.