Problèmes techniques avec les nouveaux logiciels
Une étudiante au bord de la ruine... à cause des autorités fiscales

Les autorités fiscales thurgoviennes ont introduit un nouveau logiciel en 2022. Les taxations fiscales sont retardées. Pour Julia Klein, 24 ans, cela pourrait avoir des conséquences radicales.
Publié: 02.09.2023 à 11:07 heures
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Dernière mise à jour: 02.09.2023 à 11:10 heures
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Julia Klein ne reçoit pas de bourse d'études pour le moment.
Photo: Thi My Lien Nguyen
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Katharina Siegrist

Julia Klein veut devenir ce que tout le monde recherche en Suisse: infirmière. Afin de concrétiser son rêve professionnel, la jeune femme de 24 ans, originaire de Thurgovie, étudie à la HES de Winterthour. Comme beaucoup d'étudiants au statut précaire, elle ne peut pas se permettre de payer les frais d'études qui s'élèvent à 820 francs par semestre, auxquels il faut ajouter les coûts liés aux dépenses courantes. Et ses parents ne peuvent pas la soutenir financièrement.

C'est précisément pour ce genre de situation que les bourses existent. Julia Klein dépose donc une demande auprès du service responsable de leur attribution dans le canton de Thurgovie. Mais alors que sa demande pour le semestre précédent a été acceptée, elle ne reçoit rien cette année. Non pas parce que la jeune femme a gagné de l'argent entre-temps, mais parce qu'elle ne peut pas fournir un document important: l'avis d'imposition actuel de ses parents.

Un coussin financier fragile

Pourquoi cela? Parce que le canton de Thurgovie a introduit un nouveau logiciel pour l'année fiscale 2022. Les déclarations d'impôts déposées ne sont donc traitées qu'avec du retard.

Les parents de Julia Klein sont également concernés. L'administration fiscale cantonale parle d'un retard d'environ trois mois, voire davantage pour les cas complexes. Sur demande, l'administration énumère encore d'autres raisons pour lesquelles les Thurgoviens doivent actuellement attendre plus longtemps que d'habitude les taxations: pénurie de personnel qualifié, fluctuation de ce dernier, augmentation des charges en raison de l'arrivée de nouveaux habitants et de personnes refusant de se soumettre à l'Etat.

Pour l'étudiante, cette situation est désastreuse. Sans taxation fiscale, pas de bourse. Julia Klein a bien un petit pécule, mais il serait vite épuisé en cas de coup dur. «J'étudie à plein temps. En théorie, je pourrais travailler le week-end, ce que j'ai fait par moments. Mais à long terme, la charge est tout simplement trop importante», explique-t-elle. Aujourd'hui déjà, elle appréhende chaque paiement effectué avec sa carte de débit: «Lorsque le bip sonore retentit, je ne sais jamais si le paiement a fonctionné ou s'il a été refusé parce que le solde est insuffisant.»

Elle a été mal informée

Le service des bourses ne sait pas combien d'étudiants sont concernés. Il précise toutefois que les demandes incomplètes ne sont pas purement et simplement rejetées, mais maintenues en suspens jusqu'à ce que les documents manquants soient fournis. «Les bourses sont alors versées rétroactivement», précise encore l'office. Les personnes qui ont besoin d'un soutien financier peuvent demander un prêt de transition. Celui-ci serait alors déduit des éventuelles bourses.

Julia Klein n'en savait rien. Et pour cause: personne ne l'avait informée de l'existence de cette option. La jeune femme ne sait toujours pas ce qui va se passer et si elle pourra poursuivre ses études. Car elle fait face à un autre problème financier: en raison de l'absence de documents fiscaux, elle ne peut pas non plus demander de réduction de primes auprès de sa caisse maladie.

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