Fiable, vertueuse, intègre: La Garde suisse renvoie généralement une excellente image. Mais la semaine dernière, une grave altercation est venue entacher la réputation de la plus vieille armée du monde: un garde aurait insulté et même craché sur des membres d’une délégation juive.
L’incident se serait produit à Rome, lors d’un congrès sur le dialogue interreligieux organisé à l’occasion du 60ᵉ anniversaire du document conciliaire Nostra Aetate. Ce texte du concile Vatican II (1965) avait profondément redéfini la position de l’Eglise catholique à l’égard des autres religions, notamment le judaïsme.
Le programme de la rencontre prévoyait également une audience avec le pape Léon XIV (70 ans). Et c'est justement sur la route menant au lieu de la rencontre avec le souverain pontife qu'un garde suisse aurait apostrophé deux membres de la délégation juive d’un ton méprisant, les qualifiant de «Juifs», avant de cracher dans leur direction.
Que dit le Vatican?
«La Garde suisse pontificale est en mesure de confirmer avoir reçu le signalement d’un incident de la part d’un tiers non impliqué, survenu à l’un des accès officiels du Vatican», indique la Garde suisse à Blick. «Ce signalement est lié à une demande de photo adressée au garde de service et fait actuellement l’objet d’une enquête interne.»
Dans l’hebdomadaire autrichien «Die Furche», le théologien Gregor Maria Hoff ne cache pas sa colère: «Un tel incident antisémite, survenu dans l’entourage immédiat du pape, constitue un scandale de premier ordre.» Selon lui, il s'agirait toutefois d'uun dérapage isolé.
«Le Vatican réagira avec fermeté. L’antisémitisme n’a pas sa place dans la Garde suisse. Je n’ai jamais vu une chose pareille.», confie à Blick un ancien garde, souhaitant garder l’anonymat.