Plus de 33'000 pages de documents liés à l'affaire Jeffrey Epstein ont été rendues publiques mardi 2 septembre par une commission de la chambre américaine des représentants. L'affaire enflamme les Etats-Unis jusque dans la base électorale du président américain.
Mais la publication très attendue déçoit. La plupart des informations étaient déjà publique. «Peuple américain: ne vous laissez pas tromper», a déclaré le député démocrate de Californie Robert Garcia. Mais tout n'est pas a jeter, sur les dizaines de milliers de pages, un millier contiendraient de nouvelles révélations. Des membres de la commission ont également assuré que davantage de documents seraient bientôt disponibles.
La parution de ces documents, publiés pêle-mêle sur un dossier en ligne partagé, intervient au moment où le gouvernement américain se voit accusé de manque de transparence dans l'affaire impliquant le célèbre financier new-yorkais. Ce dernier est mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels.
Nouvelles révélations
Selon Robert Garcia, la seule véritable nouveauté est issue de documents de l'Agence américaine des douanes et de la protection des frontières. Ils retracent les itinéraires de l’avion privé de Jeffrey Epstein entre 2000 et 2014, offrant un éclairage partiel, mais inédit sur ses déplacements. Toutefois, les pages ne révèlent ni nouveaux passagers ni destinations compromettantes. Elles apportent surtout une trace administrative supplémentaire, sans lever le voile sur les zones d’ombre qui entourent encore le réseau d’influence d’Epstein.
Ces révélations apparaissent donc maigres au regard des attentes. Plusieurs documents présentés comme «nouveaux» sont même plus caviardés que ceux rendus publics plus tôt dans l’année par la procureure Pam Bondi. Pour les victimes et les élus favorables à une transparence totale, ces premières livraisons confirment surtout que les éléments les plus sensibles — carnets d’adresses, contrats financiers, éventuelles « listes de clients » — demeurent hors de portée. Ils pressent désormais l’administration de livrer les archives complètes, jugées cruciales pour comprendre l’ampleur du réseau entretenu par Epstein.
C’est dans ce contexte qu’une pétition bipartisan, soutenue déjà par plus de 86 élus, dont quatre Républicains, tente de forcer la publication intégrale des archives dans un délai de 30 jours. Pour ce faire, il faudrait en tout 218 voix. Un outil parlementaire rare qui témoigne de la pression croissante au Congrès, où les survivantes d’Epstein et leurs proches multiplient les appels à la transparence.
Nombreuses théories du complot
Après avoir pendant des mois promis à ses partisans des révélations fracassantes dans l'affaire, le président américain Donald Trump subit un retour de flamme depuis que son gouvernement a annoncé au début juillet n'avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires. Le lancement d'une nouvelle enquête a également été exclu.
Le milliardaire républicain multiplie depuis lors les initiatives pour tenter d'éteindre la polémique. Son ancien avocat personnel Todd Blanche, devenu haut responsable au ministère de la Justice, avait interrogé à la fin juillet la complice et compagne de Jeffrey Epstein, Ghislaine Maxwell, avant que le verbatim de cet entretien ne soit publié à la fin août.
La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d'innombrables théories du complot. Selon celles-ci, il aurait été assassiné pour empêcher des révélations embarrassantes sur des personnalités de premier plan.