Cette annonce ne devrait pas réjouir Donald Trump. Le gouverneur démocrate de Californie, Gavin Newsom, a laissé entendre dimanche 26 octobre qu’il envisageait sérieusement une candidature présidentielle en 2028. Interrogé par CBS News, il a répondu sans détour: «Oui, je mentirais si je disais le contraire.»
Ces derniers mois, l’élu de 58 ans est devenu l’un des critiques les plus virulents du président républicain, s’opposant aux déploiements fédéraux et aux raids de l’ICE dans son Etat. Depuis plusieurs mois déjà, son nom circulait comme potentiel prétendant à la Maison Blanche. Un défi de taille pour les républicains: Gavin Newsom gouverne l’Etat le plus peuplé et l’un des moteurs économiques des Etats-Unis.
A court terme, sa priorité absolue reste les élections de mi-mandat de l’an prochain. Son objectif est clair: permettre aux démocrates de reprendre la Chambre des représentants afin de mettre fin à ce qu’il qualifie de «présidence de facto» de Trump et de «rééquilibrer» le système institutionnel. Selon lui, une défaite démocrate ouvrirait la voie à un troisième mandat de Trump.
Newsom se moque de Trump
Sur les réseaux sociaux, Gavin Newsom n’hésite pas à parodier le style de communication de Trump, reprenant à son compte l’usage de majuscules intempestives, les attaques ad hominem et des mèmes générés par intelligence artificielle. Une stratégie provocatrice assumée, pensée comme un contre-discours ciblé.
Sa dernière publication sur X, se moque d'ailleurs de Trump. «Je ne suivrai pas les conseils médicaux de quelqu'un qui ne sait pas épeler le mot hépatite et qui ressemble à ceci», écrit-il en réaction au tweet du président ordonnant aux femmes enceintes de ne pas prendre de paracétamol. Pour rappel, aucun lien entre le médicament et les cas d'autisme n'a été démontré.
Le gouverneur est également le principal défenseur de la proposition 50, soumise au vote le 4 novembre prochain. Le texte permettrait à la Californie de redessiner, en faveur des démocrates, cinq circonscriptions du Congrès dès 2026. Les démocrates espèrent ainsi sécuriser davantage de sièges à Washington. Ses partisans affirment qu'elle répond au redécoupage pro-républicain récemment engagé au Texas et soutenu par Trump.
Le retour de Kamala Harris?
Gavin Newsom n’est toutefois pas seul dans la course à la Maison Blanche. Ce samedi, l’ancienne vice-présidente Kamala Harris a confié à la BBC qu’elle «pourrait» se représenter. Candidate malheureuse face à Trump en novembre dernier, elle avait repris le flambeau après le retrait de Joe Biden.
D’autres figures démocrates sont également évoquées pour 2028, notamment le gouverneur de l’Illinois J.B. Pritzker, la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer et le gouverneur de Pennsylvanie Josh Shapiro. Les noms de l’ancien secrétaire aux Transports Pete Buttigieg et de la représentante de New York Alexandria Ocasio-Cortez circulent également. Une chose est sûre, la bataille pour la Maison Blanche est loin d’être jouée, et les premiers coups viennent tout juste d’être portés.