Pour récupérer ses subventions
Sous pression, cette université versera 200 millions de dollars à l’administration Trump

Columbia paie 221 millions de dollars pour clore les enquêtes du gouvernement américain. L'accord prévoit le retour des subventions fédérales, tout en préservant une autonomie moindre de l'université dans ses décisions académiques.
Publié: 24.07.2025 à 04:31 heures
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Dernière mise à jour: 24.07.2025 à 05:28 heures
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L'université américaine Columbia a passé un accord financier de taille avec le gouvernement.
Photo: AFP
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AFP Agence France-Presse

L'université américaine Columbia a annoncé mercredi un accord de 221 millions de dollars «pour mettre fin aux enquêtes menées» par l'administration de Donald Trump, en guerre contre plusieurs établissements accusés de wokisme et d'avoir toléré les manifestations pour la fin du conflit à Gaza. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président américain n'a cessé d'accentuer les pressions sur les universités, en gelant, dans le cas de Columbia, des centaines de millions de dollars de subventions versées par l'Etat fédéral pour la recherche.

Verser 200 millions... pour récupérer ses subventions

«Columbia versera à l'Etat fédéral 200 millions de dollars sur trois ans», a fait savoir l'université dans un communiqué, ajoutant qu'elle paiera également 21 millions de dollars à un organisme consacré à l'égalité des chances. «En vertu de l'accord conclu aujourd'hui, la grande majorité des subventions fédérales qui ont été supprimées ou suspendues en mars 2025 seront rétablies», a précisé le prestigieux établissement.

La ministre de l'Education Linda McMahon n'a pas tardé à réagir en saluant un «tournant cataclysmique dans la lutte de notre pays pour que les institutions qui acceptent l'argent des contribuables américains rendent des comptes sur l'antisémitisme». «Les conservateurs se battent depuis des décennies pour des réformes de bon sens dans l'enseignement supérieur», a-t-elle déclaré sur le réseau X.

Changements structurels

Selon elle, «la fermeté du président Trump» va apporter des «changements structurels» au sein de Columbia, notamment dans ses programmes sur le Moyen-Orient. Elle permettra aussi d'«éliminer les préférences raciales» et de «mettre fin» à la promotion de la diversité, bête noire des conservateurs.

Grand soutien d'Israël, Donald Trump accuse d'antisémitisme des universités de renom pour avoir laissé prospérer sur leurs campus les mouvements étudiants contre la guerre dévastatrice à Gaza, territoire palestinien assiégé, aujourd'hui au bord d'une famine à grande échelle. Columbia, mais aussi Harvard, nie avoir toléré l'antisémitisme sur leurs campus et affirment avoir mis en place de nouvelles mesures destinées à s'assurer que les étudiants et le personnel juifs ou israéliens ne se sentent ni exclus, ni intimidés.

Columbia cède, pas Harvard

Dans son communiqué, Columbia a tenu à préciser que l'accord financier avec le gouvernement «préserve l'autonomie et l'autorité de Columbia en ce qui concerne le recrutement des enseignants, les admissions et les décisions académiques». Fin mai, la présidente de Columbia, qui a notamment sanctionné des participants aux manifestations pour Gaza, avait été huée, lors d'une cérémonie de remise de diplômes, par des étudiants qui lui reprochent d'avoir cédé aux pressions du gouvernement.

A l'opposé, Harvard s'est illustrée dans un bras de fer contre Donald Trump, contestant en justice le retrait d'un peu plus de 2,6 milliards de dollars de subventions fédérales et la révocation de sa certification SEVIS, principal système par lequel les étudiants étrangers sont autorisés à étudier aux Etats-Unis. Lundi, un tribunal a demandé à l'administration Trump de justifier le gel de ces subventions.

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