Le militant pro-palestinien Mahmoud Khalil, qui a passé 104 jours de détention, a déposé une plainte jeudi contre le gouvernement américain réclamant 20 millions de dollars ou des excuses publiques. Ses avocats ont dénoncé une détention «politique».
Le meneur du mouvement de contestation de l'université Columbia, à New York, réclame 20 millions de dollars de dommages et intérêts, «qu'il utiliserait pour aider d'autres personnes visées de la même manière», a dit dans un communiqué le centre pour les droits constitutionnels (CCR). Celui-ci représente Mahmoud en justice.
Mais «il accepterait, en lieu et place du paiement, des excuses officielles et l'abandon de la politique inconstitutionnelle de l'administration», a ajouté l'organisation. L'étudiant, diplômé en 2024, estime que les «mauvais traitements subis» lui ont causé «une grave détresse émotionnelle, des difficultés économiques, des dommages à sa réputation et une atteinte significative à ses droits», selon le CCR.
Procédure d'expulsion
Né en Syrie de parents palestiniens, titulaire d'une carte de résident américain, Mahmoud Khalil avait été arrêté le 8 mars au pied de sa résidence universitaire par des agents en civil de la police fédérale des frontières (ICE). Il avait été transféré dans un centre de détention pour migrants en Louisiane, à des milliers de kilomètres, d'où il n'a pu assister à la naissance de son fils.
Ses avocats ont toujours dénoncé une arrestation «politique» et injustifiée, qui aurait pour but de museler toute contestation de la guerre menée par Israël à Gaza. Le gouvernement américain l'accuse au contraire d'être un «soutien du Hamas» et justifie la procédure d'expulsion par le risque qu'il ferait courir à la «politique étrangère» américaine.
L'étudiant a été libéré par la justice le 21 juin, mais sa procédure d'expulsion est toujours en cours. «Rien ne peut remplacer les 104 jours qui m'ont été volés. Le traumatisme, la séparation d'avec ma femme, la naissance de mon premier enfant que j'ai été obligé de manquer», déclare-t-il dans le communiqué. Contacté par l'AFP, le ministère de la sécurité intérieure (DHS) a qualifié ses accusations d'"absurdes».