Un remake redouté par Washington
La dernière rencontre avec Poutine a tourné à l'«humiliation» pour Trump

En 2018, à Helsinki, Donald Trump avait provoqué la stupeur en désavouant ses propres services pour croire Vladimir Poutine. Un épisode jugé humiliant, qui plane encore sur leurs retrouvailles annoncées en Alaska.
Publié: 14:20 heures
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Dernière mise à jour: 14:56 heures
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La dernière est seule fois où Vladimir Poutine et Donald Trump se sont entretenus à huis clos remonte à 2018 à Helsinki.
Photo: AFP via Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

Est-ce vraiment une bonne idée de laisser Donald Trump et Vladimir Poutine seuls dans une pièce ce vendredi 15 août? Si l’on se souvient de leur dernière rencontre à huis clos, la réponse penche clairement vers le non. Les mots à l'issue de cette réunion avaient été durs, même dans son propre camp: «un spectacle humiliant», «l’une des performances les plus honteuses». Le président américain, alors à son premier mandat, avait dû rétropédaler pour limiter la casse.

Non, ils ne se sont pas battus à mains nues, et Poutine n’a pas gagné par KO. Mais Trump, séduit par le numéro de charme du maître du Kremlin, s'était laissé aller, enchaînant les bourdes, rappelle BFMTV.

Une scène stupéfiante

Rembobinons en 2018 à Helsinki. Les deux hommes se retrouvent en Finlande pour leur seul sommet bilatéral. Le but est de réchauffer les relations Moscou-Washington après l’ère Obama. Au programme de la rencontre: Edward Snowden, la Syrie, la Crimée. Mais surtout, l’ombre de l’ingérence russe dans la présidentielle américaine de 2016 pour favoriser Donald Trump. Les services de renseignement accusent Moscou d’avoir piraté les ordinateurs du parti démocrate et de l’équipe de campagne d’Hillary Clinton. Donald Trump est personnellement visé par une enquête. 

Après deux heures de tête-à-tête, c'est le drame: face à la presse, Trump désavoue ses propres services pour embrasser la version de Poutine. «Le président Poutine vient de dire que ce n’était pas la Russie. Je dirai alors ceci: je ne vois pas pourquoi cela le serait (...) Les dénégations du président Poutine ont été très fortes et très puissantes.» Stupeur dans la salle.

«Un spectacle humiliant»

Parmi les témoins, Fiona Hill, ex-conseillère à la Sécurité nationale, raconte dans un documentaire de Channel 4: «Je me suis demandée comment arrêter ça… Peut-être en simulant une crise cardiaque?», raconte-t-elle évoquant «un spectacle humiliant». Le malaise est général, jusqu’aux rangs républicains. Le sénateur John McCain parlera d'«une des performances les plus honteuses d'un président américain».

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Face au tollé général, Trump tentera une pirouette mal exécutée. «Dans une phrase très importante de mon discours, j'ai utilisé le verbe «serait» au lieu de «ne serait pas». La phrase aurait dû être: «Je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas la Russie qui s'est ingérée dans les élections...» Un rétropédalage au mieux maladroit.

Une ingérence confirmée

La collusion ne sera jamais prouvée entre la campagne de Trump et Moscou. Mais en 2019, le rapport Mueller reconnait l’ingérence russe dans l’élection de 2016, confirmé à nouveau en 2020 par la commission du renseignement du Sénat, alors présidée par… Marco Rubio, aujourd’hui secrétaire d’Etat de Trump. 

Ce vendredi, Trump et Poutine se retrouveront en Alaska. Le ton du candidat républicain est désormais plus dur: il se dit «déçu» par l’attitude de Poutine dans les négociations sur l’Ukraine. Mais, malgré ses menaces, il n’a jamais appliqué les sanctions brandies contre la Russie. Reste à voir si, cette fois, Donald Trump saura tenir tête à Vladimir Poutine… ou si l’histoire d’Helsinki se répétera, avec les mêmes spectateurs médusés.

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