Des dizaines de milliers de documents issus des dossiers Epstein ont déjà été rendus publics, et plus d'un million de documents supplémentaires devraient encore l’être, a récemment annoncé le ministère américain de la Justice. Pendant des années, le défunt délinquant sexuel Jeffrey Epstein a dirigé un réseau d’abus sexuels impliquant de nombreuses jeunes femmes et mineures. Il s’en prenait également à ses propres victimes.
Avant même que l’affaire Epstein ne refasse surface, des accusations avaient été portées contre le prédateur sexuel. Parmi elles, une plainte datant de 2016, visant à la fois Jeffrey Epstein et le président américain Donald Trump.
Une victime maintenue en «esclavage sexuel» à l’âge de 13 ans
Dans sa plainte déposée en Californie, une femme désignée sous le nom de Katie Johnson accuse les deux hommes de l’avoir violée à l’âge de 13 ans. Il n’est pas certain qu’il s’agisse de son vrai nom. Dans les plaintes ultérieures, elle est également mentionnée sous le pseudonyme «Jane Doe», fréquemment utilisé aux Etats-Unis pour protéger l’identité des victimes.
Selon l’accusation citée par «Politico», Katie Johnson affirme que les deux hommes l’ont tenue comme «esclave sexuelle» et l’ont contrainte à plusieurs reprises à des actes sexuels contre sa volonté, sous la menace de «conséquences mortelles». Les deux hommes étaient conscients de son âge, ajoute l’article.
La victime serait entrée dans l’entourage d’Epstein parce que celui-ci lui avait promis une carrière de mannequin et de l’argent. Elle aurait ensuite été invitée, comme d’autres mineures, à des soirées sexuelles auxquelles Donald Trump aurait également participé.
Trump et Epstein qualifient la plainte d’infondée
L’affaire figure également dans les dossiers Epstein désormais publiés. Jeffrey Epstein, de son vivant, a qualifié la plainte de «ridicule», tandis que Donald Trump l’a qualifiée de «bullshit», rapporte Focus. En 2016, l’avocat de Trump, Alan Garten, avait déclaré à «Politico»: «C’est catégoriquement faux. Ce n’est pas sérieux du tout. C’est sans fondement et irresponsable.»
Plusieurs femmes ont déjà accusé Donald Trump d’actes abusifs, mais il s’agit de la seule plainte impliquant une victime mineure à cette époque. La première plainte de Katie Johnson a été rejetée pour vice de procédure. Elle a ensuite retiré deux autres plaintes déposées à New York.
Dans l’affaire Epstein, plusieurs victimes se sont déjà exprimées publiquement et ont raconté leurs expériences. Blick présente les victimes les plus connues.
La voix la plus connue parmi les victimes d’Epstein: Virginia Giuffre. Elle reprochait à Epstein de l’avoir «transmise» à des amis influents, comme le prince Andrew, qui aurait abusé d’elle à plusieurs reprises, y compris alors qu’elle n’avait que 17 ans. Elle a également accusé Jeffrey Epstein et sa complice Ghislaine Maxwell de l’avoir exploitée dans leur réseau.
En tant que témoin clé, Virginia Giuffre a joué un rôle déterminant dans l’arrestation de Maxwell en 2021. En avril de la même année, elle s’est suicidée. Ses mémoires, publiées à titre posthume en octobre, détaillent de graves accusations, notamment à l’encontre du prince Andrew.
Maria Farmer fut l’une des premières plaignantes à dénoncer Jeffrey Epstein. En 1996 déjà, elle accusait Epstein et sa femme d’avoir abusé de sa sœur, Annie Farmer, à l’âge de 16 ans. Maria Farmer travaillait alors pour l'homme d'affaires en tant que peintre. Dans sa plainte, elle expliquait également que Jeffrey Epstein avait diffusé des photos nues de ses sœurs, alors âgées de 12 et 16 ans, une décennie avant l’ouverture de l’enquête fédérale sur Jeffrey Epstein. Le FBI n’a cependant jamais confirmé publiquement cette plainte initiale, rapporte le «New York Times».
Lors du procès de Ghislaine Maxwell en 2021, Annie Farmer a relaté avoir été massée nue par cette dernière à l’âge de 16 ans, recevant des instructions pour masser Jeffrey Epstein, qui se serait alors allongé sur son corps nu, selon «The Guardian».
Anouska De Georgiou a également été entraînée dans l’entourage d’Epstein à l’adolescence. Ce mannequin londonien issu d’une famille aisée a rencontré Epstein grâce à des contacts dans son cercle d’amis dans les années 1990. Il l’a manipulée, l’a fait voyager en jet privé à travers ses propriétés dans le monde entier et dans les Caraïbes, a raconté De Georgiou à NBC News. «Quand j’ai été violée, il était déjà trop tard», a-t-elle confié à la chaîne.