L'une des principales cibles du président
Le procureur qui avait poursuivi Donald Trump va témoigner, mais à huis clos

L’ex-procureur spécial Jack Smith, qui avait mené deux enquêtes fédérales contre Donald Trump, témoignera le 17 décembre devant le Congrès à huis clos, malgré sa volonté d’audience publique.
Donald Trump et ses alliés républicains voient en Jack Smith l'incarnation d'une «instrumentalisation» de la justice.
Photo: keystone-sda.ch
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

L'ex-procureur spécial américain Jack Smith, qui avait instruit les deux procédures pénales fédérales contre Donald Trump avant son élection, témoignera le 17 décembre au Congrès, mais à huis clos. Cela, malgré sa volonté d'être entendu publiquement, a-t-on appris mercredi de sources concordantes. Jack Smith est depuis plusieurs années l'une des principales cibles de l'ire de Donald Trump, qui l'a encore traité en octobre de «criminel», méritant selon lui d'"être poursuivi et envoyé en prison».

Le président républicain de la commission des Affaires judiciaires de la Chambre des représentants, Jim Jordan, a publié mercredi la lettre de convocation de Jack Smith dans deux semaines pour témoigner de sa conduite de ces deux instructions. «La commission considère que vous détenez des informations vitales à sa mission de contrôle», écrit-il, sans autre précision.

Donald Trump et ses alliés républicains voient en Jack Smith l'incarnation d'une «instrumentalisation» de la justice à son encontre sous le président démocrate Joe Biden. De son côté, le principal représentant démocrate au sein de la commission, Jamie Raskin, déplore que Jim Jordan ait refusé la demande de Jack Smith de «s'exprimer publiquement devant le Congrès et le pays tout entier sur ses investigations de Donald Trump».

Au lieu de quoi, il est «convoqué à une audition à huis clos dans le seul but de permettre aux républicains de manipuler, déformer et sélectionner ses propos comme cela les arrange via des fuites dans la presse», regrette l'élu démocrate dans un communiqué. «De quoi nos collègues ont-ils si peur?».

«Nous sommes déçus»

De son côté, l'avocat de Jack Smith rappelle que celui-ci avait proposé il y a plus d'un mois d'être auditionné publiquement par la commission. «Nous sommes déçus que cette proposition ait été rejetée et que les Américains se voient privés de la possibilité d'entendre directement ce que Jack a à dire sur ces sujets», indique-t-il dans un communiqué relayé par les médias américains.

«Je préférerais qu'il témoigne publiquement parce qu'il est impossible qu'il puisse répondre aux questions» de la commission, a déclaré mercredi le président américain aux journalistes, le qualifiant de «bandit» et d"homme mauvais».

Jack Smith avait recommandé et obtenu en novembre 2024, après l'élection de Donald Trump, l'arrêt des deux procédures fédérales qu'il instruisait contre lui, pour tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection de 2020, et pour rétention de documents classifiés après son départ de la Maison Blanche.

Le ministère de la Justice avait alors conclu que sa politique depuis le scandale du Watergate en 1973, consistant à ne pas poursuivre un président en exercice, «s'appliquait à cette situation» inédite. Mais en janvier 2025, Jack Smith s'était dit, dans son rapport final sur l'affaire d'ingérence électorale en 2020, convaincu qu'il aurait réussi à le faire condamner, «sans l'élection de M. Trump et son retour imminent à la présidence».

Articles les plus lus