Une liste longue comme le bras. Le président américain Donald Trump a accordé sa grâce à de nombreux alliés politiques impliqués, selon la justice, dans les tentatives visant à renverser l’élection présidentielle de 2020. La liste, publiée dimanche soir 9 novembre sur X par Ed Martin, le responsable du Bureau des grâces présidentielles, comporte plusieurs dizaines de noms. Mais ces mesures sont jugées largement symboliques, la plupart des bénéficiaires n’étant pas poursuivis au niveau fédéral.
Parmi les figures les plus connues figurent Rudy Giuliani, ancien maire de New York et avocat de Trump, qui avait fait pression sur plusieurs législatures d’Etats pour contester la victoire de Joe Biden, et Mark Meadows, son ex-chef de cabinet, considéré comme un intermédiaire clé entre la Maison Blanche et les responsables électoraux locaux.
La proclamation présidentielle cite également John Eastman et Kenneth Chesebro, les juristes qui avaient tenté de convaincre Mike Pence d’invalider le scrutin du 6 janvier 2021, ainsi que Sidney Powell, avocate connue pour ses recours fantaisistes, et Boris Epshteyn, conseiller de longue date de Trump.
Quel genre de grâce?
«Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale infligée au peuple américain après l’élection présidentielle de 2020 et poursuit le processus de réconciliation nationale», affirme le texte signé le 7 novembre par Donald Trump. Le document accorde une grâce «totale, complète et inconditionnelle» à toutes les personnes citées.
Cependant, les grâces présidentielles ne concernent que les crimes fédéraux, or aucune des personnes mentionnées n’était inculpée au niveau fédéral. Plusieurs font en revanche l’objet de poursuites dans des Etats comme la Géorgie, l’Arizona, le Wisconsin ou le Nevada, dans le cadre d’enquêtes sur la tentative de subversion du scrutin.
D'autres comme Rudy Giuliani ont été identifiés par l'ancien procureur Jack Smith comme complices de Trump lors des élections de 2020. Mais aucune plainte n'a été déposée contre eux. Ces grâces empêcheraient toute administration future d'engager des poursuites pénales à leur encontre.
Des grâces en cascade
Le décret précise qu’il ne s’applique pas à Donald Trump lui-même, écartant ainsi toute auto-grâce. Mais la grâce pourrait toutefois s'appliquer à d'autres personnes.
Le président a poursuivi sa série de pardons. La semaine dernière, il a gracié un ancien policier new-yorkais condamné pour avoir harcelé une famille du New Jersey pour le compte du gouvernement chinois, ainsi que Darryl Strawberry, ex-star du baseball américain, condamné en 1995 pour fraude fiscale.
Depuis son retour au pouvoir, Trump a gracié plus de 1000 personnes ayant rejoint les émeutes de janvier 2021 donnant lieu à une violente attaque violente du Capitole. Cet assaut avait fait cinq blessés dont un policier.