Malgré la fin du shutdown, la tempête politique ne retombe pas aux Etats-Unis: environ 20'000 e-mails, SMS et autres documents liés au délinquant sexuel condamné Jeffrey Epstein font la une des médias américains, depuis ce mercredi 12 novembre. Le nom de l'actuel président américain Donald Trump y est régulièrement mentionné, accentuant la pression à son encontre.
Dans un mail adressé à l'ancien secrétaire au Trésor Larry Summers, Jeffrey Epstein, qui a abusé de jeunes filles pendant des années, décrit Trump comme la pire personne qu'il ait jamais rencontrée. «J'ai rencontré de très mauvaises personnes, mais aucune n'est aussi mauvaise que Trump. Pas une seule cellule décente dans son corps… alors oui – dangereux.»
«Ils essaient de faire tomber Trump»
Dans un SMS, Jeffrey Epstein déclare même qu'il est le seul à pouvoir renverser Trump. On ne sait pas exactement à qui le message a été adressé en décembre 2018. Le nom est caviardé dans les documents. «Tout cela va s'arranger! Vous essayez juste de faire tomber Trump et vous faites tout pour cela... !», a écrit la personne, dont l'identité est inconnue. Jeffrey Epstein répond: «Oui, merci. De la folie! Car je suis le seul à pouvoir le renverser.»
Les deux hommes étaient pourtant considérés comme des amis. Il existe plusieurs photos d'eux ensemble. Ils auraient longtemps entretenu des liens étroits.
«Des photos de Trump en train de sucer Bubba»
Certains e-mails entre Jeffrey et son frère Mark Epstein attirent particulièrement l'attention. En mars 2018, pendant le premier mandat de Trump, l'homme de 71 ans a écrit au prédateur sexuel: «Comment vas-tu?» Epstein lui répond que tout va bien, que Bannon est avec lui. Il s'agit probablement du conseiller de Trump de l'époque, Steve Bannon.
Mark Epstein répond alors: «Demande-lui si Poutine a les photos de Trump en train de sucer Bubba.» Son frère répond: «Et moi qui croyais avoir des tsuris.»
En yiddish, tsuris signifie «ennuis» ou «difficultés». L'identité de Bubba reste floue. Sur internet, certains ont supposé qu'il s'agissait de l'ancien président Bill Clinton, connu sous ce surnom. Mais Mark Epstein a déjà précisé au magazine américain Newsweek qu'il ne parlait pas de Clinton, sans pour autant donner d'autres noms. Aux Etats-Unis, «Bubba» peut aussi être employé comme petit nom pour désigner un garçon.
Les républicains veulent, eux aussi, la publication de tous les documents
L'influent multimillionnaire américain Jeffrey Epstein a dirigé pendant de nombreuses années un réseau d'abus dont ont été victimes des dizaines de jeunes femmes et de mineures. Il s'en prenait également à ses propres victimes. Le financier new-yorkais est mort en 2019 dans sa cellule de prison. La cause officielle de son décès est le suicide.
Depuis, les Etats-Unis font pression pour que les fichiers Epstein soient publiés afin de découvrir qui était impliqué dans ce réseau d'abus. Trump s'oppose depuis toujours à la publication de ces documents.
Mais la semaine prochaine, un vote à la Chambre des représentants pourrait permettre une percée, certains républicains souhaitant aussi se prononcer en faveur de la publication.