Fusillade à Minneapolis
Fan d'armes, raciste, anti-Trump et pro-LGBT: le profil déroutant de la tireuse

La fusillade meurtrière dans une école catholique de Minneapolis a tué deux enfants et blessé 17 personnes. L'auteure a publié des vidéos glaçantes, qui témoignent d'un profil chaotique et décousu.
Publié: 13:04 heures
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Dernière mise à jour: 13:19 heures
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La tuerie dans une église de Minneapolis a tué deux enfants et blessé 17 personnes.
Photo: Star Tribune via Getty Images
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Solène MonneyJournaliste Blick

Mercredi 27 août, vers 8h30 du matin (16h30 en Suisse), Robin Westman, une Américaine de 23 ans, a ouvert le feu dans une école catholique de Minneapolis qu’elle avait elle-même fréquentée. Lourdement armée, elle a tué deux enfants de 8 et 10 ans et blessé 17 personnes dans l’église attenante à l’établissement, avant de se donner la mort.

Au moment de la tragédie, la jeune femme transgenre publiait sur YouTube une série de vidéos décousues et empreintes de colère. On y retrouve un mélange de fascination pour les auteurs de tueries de masse, une glorification des armes à feu, mais aussi des slogans anti-Trump ainsi que des insultes racistes et antisémites. Son profil inquiétant apparaît chaotique et difficile à cerner, rendant les motivations exactes de son geste particulièrement obscures.

Des vidéos glaçantes

Les vidéos, rapidement supprimées, montrent notamment un arsenal impressionnant: armes, munitions et chargeurs recouverts d’inscriptions antisémites, anti-noirs et anti-hispaniques. Sur l’un d’eux, on pouvait lire «Tuez Donald Trump», sur un autre «Pour les enfants», rapporte le «New York Times».

Dans une autre séquence, Robin Westman feuillette un carnet de vingt pages orné d’autocollants aux couleurs des drapeaux LGBTQ et transgenres. L’un est associé à une arme et au slogan «Défendons l’égalité». Elle y déclare vouloir viser des «dirigeants importants» comme «Trump et Musk», affirmant «détester le fascisme». Elle décrit aussi son ancienne école comme «une combinaison parfaite entre une attaque facile et une tragédie dévastatrice».

Fascinée par Adam Lanza, l’auteur du massacre de Newton en 2012 qui avait fait 26 morts, Robin Westman citait régulièrement son nom. Cette fusillade est la plus mortelle dans une école primaire dans l'histoire des Etats-Unis.

«Je ne m'attends pas à être pardonnée»

La tireuse évoque des pensées dépressives et suicidaires, mais n'expose pas clairement le mobile de son agression. Elle adresse également un bref message à ses proches: «Je suis désolée pour ma famille, mais c’est la seule chose dont je sois désolée», rapporte le «Washington Post». Elle leur présente ses excuses pour avoir «entaché à jamais le reste de [leur] vie». Dans son journal, une autre phrase glace le sang: «Je ne m’attends pas à être pardonnée.»

La jeune femme, cadette de trois enfants, avait été diplômée de l’école où elle a commis la tuerie. Sa mère y avait longtemps travaillé comme assistante administrative, relate la presse américaine.

Récupération politique

Très vite, la fusillade a ravivé les fractures politiques aux Etats-Unis, chaque camp y voyant une confirmation de ses propres positions. A droite, les réactions se sont concentrées sur l’identité de genre de l’assaillante, présentée sans preuve comme facteur criminel. Connue pour ses positions transphobes, l’aile conservatrice a cherché à présenter les personnes transgenres comme violentes ou instables.

«Nous avons la confirmation que le tireur était un homme qui se disait transgenre», a écrit Kristi Noem, la ministre de la Sécurité intérieure, qualifiant Robin Westman de «monstre taré». La candidate républicaine Valentina Gomez prône de reclasser les Américains trans comme «organisation terroriste».

Mais un élément reste pour l’instant peu mis en avant: toutes les armes utilisées avaient été achetées légalement. C’est sur ce point que le maire démocrate de Minneapolis, Jacob Frey, a insisté lors d'une veillée: «Nous sommes une ville unie dans le deuil. Ne laissez personne vous dire que ce n’est pas une question d’armes, car c’est le cas.» Il a également exhorté à ne pas transformer les personnes transgenres en boucs émissaires à la suite de cette tragédie.

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