L'auteure identifiée
Après la tuerie à Minneapolis, une question demeure: pourquoi?

Une fusillade dans une église de Minneapolis a fait deux morts et 17 blessés. Le FBI enquête sur un possible acte de terrorisme intérieur et crime de haine anticatholique. La suspecte, une femme transgenre de 23 ans, s'est suicidée après l'attaque.
Publié: 07:35 heures
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Dernière mise à jour: 08:27 heures
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Deux enfants ont été tués après la tuerie à Minneapolis.
Photo: keystone-sda.ch
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AFP Agence France-Presse

Les enquêteurs cherchent à comprendre ce qui a poussé une personne lourdement armée à ouvrir le feu mercredi dans une église de Minneapolis, attenante à une école catholique, tuant deux enfants et blessant 17 personnes avant de se suicider.

La police fédérale américaine, le FBI, a ouvert une enquête pour «acte de terrorisme intérieur» et «crime motivé par la haine anticatholiques», a annoncé Kash Patel, patron de cette agence. Le président Donald Trump, qui a déclaré mercredi avoir été «pleinement informé» de la «tragique» attaque, a ordonné la mise en berne des drapeaux jusqu'au 31 août sur les bâtiments fédéraux.

Deux enfants tués

Les enquêteurs ont identifié la personne qui a tiré les coups de feu comme Robin Westman, une femme transgenre de 23 ans, qui selon les médias américains avaient fréquenté l'école comme élève. Selon les enquêteurs, Robin Westman a fait feu à des dizaines de reprises en utilisant deux fusils et un pistolet, à travers les vitraux de l'église de l'Annonciation dans cette ville du nord des Etats-Unis. Des dizaines d'écoliers y assistaient à une messe, deux jours après la rentrée des classes.

«Le premier coup, je me suis dit: 'C'est quoi ça?'», a raconté un élève de 10 ans à la chaîne CBS. «Puis j'en ai entendu un autre. Je me suis jeté sous le banc et j'ai couvert ma tête.» L'un de ses camarades, a-t-il poursuivi, l'a «sauvé» en s'allongeant sur lui. Et il «a été touché». Les deux enfants morts avaient 8 et 10 ans. Les victimes blessées par balle – 14 enfants âgés de 6 à 15 ans et trois paroissiens de plus de 80 ans – devraient survivre à leurs blessures, selon Brian O'Hara, le chef de la police de Minneapolis.

Des images ont montré des parents paniqués venant chercher leurs enfants dans un imposant déploiement policier. Dans une déclaration commune, le directeur de l'école et le prêtre de l'église ont souligné que le «personnel héroïque a mis les élèves à l'abri sous les bancs» quelques secondes après le début de la fusillade.

«Pas de mobile»

«La cruauté et la lâcheté dont il faut faire preuve pour tirer dans une église remplie d'enfants est absolument incompréhensible», a dit Brian O'Hara. «Nous n'avons pas de mobile pour l'instant», a-t-il ajouté, précisant que les enquêteurs menaient des perquisitions à trois adresses.

Westman avait préparé un manifeste destiné à être diffusé sur YouTube et que la police a dit avoir «retiré». Ses armes avaient été acquises «légalement», selon cette source. Selon le patron du FBI, Robin Westman était «né sous le nom de Robert Westman».

Des documents judiciaires de 2019-2020, consultés par l'AFP, font état d'un changement de prénom, de Robert à Robin, de cette personne née de sexe masculin mais s'identifiant comme une femme. «Nous avons la confirmation que le tireur était un homme qui se disait transgenre», a quant à elle écrit Kristi Noem, la ministre de la Sécurité intérieure, évoquant un «monstre taré».

Les tueries, un fléau aux Etats-Unis

L'administration Trump mène depuis des mois une offensive contre les politiques favorables aux personnes transgenres. Le maire de Minneapolis, Jacob Frey, a de son côté condamné toute instrumentalisation par l'extrême droite américaine de la tuerie.

Des centaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir en banlieue de Minneapolis pour une veillée en hommage aux victimes, a constaté un correspondant de l'AFP. Avec plus d'armes à feu en circulation que d'habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par armes le plus élevé de tous les pays développés.

Les tueries sont un fléau récurrent que les gouvernements successifs n'ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer, de nombreux Américains restant très attachés à leurs armes. Cette année, au moins 287 tueries ayant fait au moins quatre morts ou blessés, ont eu lieu aux Etats-Unis, selon l'ONG Gun Violence Archive. En 2024, au moins 16'700 personnes, sans compter les suicides, avaient été tuées par arme à feu.



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