A l’aube du mardi 23 septembre, une imposante statue de bronze de plus de trois mètres a surgi sur la pelouse du National Mall, juste en face de la Maison Blanche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne flatte guère Donald Trump.
Intitulée «Meilleurs amis pour toujours», l’œuvre représente le président américain tout sourire, main dans la main avec… le délinquant sexuel Jeffrey Epstein. Sur l’une des trois plaques qui l’accompagnent, on peut lire: «Nous célébrons le lien durable entre le président Donald J. Trump et son 'ami le plus proche' Jeffrey Epstein», une référence à d’anciennes déclarations de ce dernier.
Pour le mois de l'amitié
Derrière cette provocation se cache un collectif mystérieux baptisé «La poignée de main secrète». Un membre, interrogé anonymement par le Huffington Post, explique: «Puisque c’est le mois de l’amitié, nous voulions célébrer celui qui est sans doute, du moins publiquement, le seul véritable ami de Donald Trump», raille-t-il.
Le Service des parcs nationaux a autorisé l’installation à rester sur place jusqu’à dimanche 20h. Selon la demande de permis, l’objectif de l'oeuvre est de «défendre la liberté d’expression et l’expression artistique à travers l’imagerie politique».
La Maison Blanche fulmine
Sans surprise, la réaction de l’administration Trump a été immédiate. «Les libéraux sont libres de gaspiller leur argent comme ils l’entendent, mais il n’y a rien de nouveau dans le fait qu’Epstein connaissait Donald Trump, puisque celui-ci l’a expulsé de son club pour son comportement répugnant», a réagi la porte-parole Abigail Jackson par courriel auprès du «Washington Post».
Et d’ajouter: «Les démocrates, les médias et l’organisation qui gaspillent leur argent dans cette statue savaient depuis des années qui était Epstein et connaissaient ses victimes, mais n’ont rien fait pour les aider. Pendant ce temps, le président Trump réclamait la transparence et il la met aujourd’hui en œuvre avec des milliers de pages de documents.»
Cet épisode intervient alors que Donald Trump, qui a longtemps promis à ses partisans des révélations explosives sur Epstein, est critiqué pour avoir finalement admis début juillet qu’aucun élément nouveau ne justifiait la publication de documents supplémentaires. Un recul qui fait grincer des dents jusque dans son propre camp.
Une série de sculptures provocatrices
La statue s’inscrit dans une série d’œuvres contestataires du collectif. En juin, une installation baptisée «Dictateur approuvé» mettait en scène des citations de dirigeants autoritaires – Vladimir Poutine, Viktor Orban, Jair Bolsonaro ou encore Kim Jong Un – affichant leur soutien à Trump.
Le groupe s’était déjà fait remarquer en octobre dernier avec une réplique du bureau de Nancy Pelosi - bête noire de Donald Trump, alors présidente de la Chambre des représentants, surmontée… d’un faux tas d’excréments, en «hommage» aux émeutiers du Capitole du 6 janvier 2021.