Volodymyr Zelensky a atterri à Washington, quelques heures avant sa rencontre avec Donald Trump qui aura lieu ce lundi à 9h (15h suisse). Sa dernière visite dans le fameux Bureau ovale en février dernier, avait dénégéré en pugilat verbal humiliant.
Devant les caméras du monde entier et un parterre de journalistes atterrés, Donald Trump et le vice-président J.D. Vance avaient réprimandé Volodymyr Zelensky. Les deux hommes l'accusaient d'avoir «manqué de respect» de ne pas avoir «dit une seule fois merci» pour les dizaines de milliards de dollars d'aide militaire des Etats-Unis. Moins de six mois plus tard, Zelensky revient, bien décidé à éviter un nouvel affront.
Eviter le faux pas diplomatique
Pour couper court à toute accusation d’ingratitude, le chef d’Etat ukrainien a pris les devants. Après avoir été convié par Donald Trump, Volodymyr Zelensky s'est empressé de publier quelques heures après l'annonce sur X des remerciements auprès de son hôte. Il s'est en effet déclaré «reconnaissant pour l'invitation» à la Maison Blanche. Selon CNN, J.D. Vance sera une nouvelle fois présent aux côtés de Donald Trump.
Mais cette fois, Volodymyr Zelensky ne sera pas seul. En effet, il sera entouré d'une armada de dirigeants européens: le président français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Keir Starmer, le chancelier allemand Friedrich Merz, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le président finlandais Alexander Stubb, le chef de l'Otan Mark Rutte, et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen devraient rejoindre Donald Trump et Volodymyr Zelensky après leur tête-à-tête.
L'Europe derrière Zelensky
Le dirigeant ukrainien s'est réjoui de cette «unité» européenne. Des sources diplomatiques affirment que les responsables européens craignent que Trump ne tente de faire pression sur Zelensky pour qu'il accepte les conditions, après que le dirigeant ukrainien a été exclu de la réunion Trump-Poutine vendredi dernier. Au-delà de ces considérations, les dirigeants européens chercheraient également à préserver la cohésion de l'alliance transatlantique fragilisée par le revirement brutal de Trump sur la question d'un cessez-le-feu avant toute négociation.
A Washington, le secrétaire d’Etat Marco Rubio a tenu à minimiser toute interprétation selon laquelle les Européens seraient présents pour protéger le président ukrainien. Interrogé par CBS, il a affirmé: «Ils ne viennent pas ici pour empêcher Zelensky d'être victime d'intimidation», a-t-il insisté dans une émission de la CBS. «Ils viennent ici demain parce que nous avons travaillé avec les Européens.»
Une relation tumultueuse
Depuis leur clash de février, Trump et Zelensky ont tenté d’apaiser les tensions. Ils se sont retrouvés à deux reprises: en avril au Vatican, lors des funérailles du pape, puis en juin en marge du sommet de l’OTAN aux Pays-Bas. A cette occasion, Trump avait même jugé Zelensky sincère dans sa volonté de paix et conclu qu’«il n’aurait pas pu être plus aimable».
Ces derniers mois, le président républicain a durci son ton envers Moscou, doutant à plusieurs reprises de la sincérité de Vladimir Poutine et menaçant d’imposer de nouvelles sanctions. Mais dans les faits, aucune mesure n’a été appliquée.
Trump met la pression à Zelensky
Dimanche soir, Donald Trump a mis la pression à Volodymyr Zelensky. Sur Truth Social, il a écrit: «Le président ukrainien Zelensky peut mettre fin à la guerre avec la Russie presque immédiatement s'il le veut, ou il peut continuer à combattre.»
Il a exclu toute perspective de retour de la Crimée à Kiev ainsi qu’une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Le tête-à-tête à la Maison Blanche marquera donc une nouvelle étape dans une relation sous tension, dont l’issue pourrait redessiner l’avenir du conflit.