Depuis le meurtre de l’influenceur conservateur Charlie Kirk le 10 septembre, une vague de désinformation orchestrée par la Russie, la Chine et l’Iran déferle sur les réseaux sociaux. En une semaine à peine, ces trois puissances ont mentionné Charlie Kirk plus de 6200 fois dans leurs médias d’Etat, selon une analyse de NewsGuard, entreprise spécialisée dans la traque de fausses informations en ligne.
Derrière ces campagnes massives, la stratégie est claire. Chacun y va de sa théorie, parfois contradictoire, mais toutes convergent vers le même objectif: fragiliser la démocratie américaine et avancer ses propres intérêts géopolitiques.
La Russie pointe du doigt l’Ukraine ou le Deep State, l’Iran accuse le Mossad, et la Chine insiste sur les divisions internes des Etats-Unis. En exploitant l’émotion suscitée par ce drame, ces régimes cherchent à attiser les tensions et miner la confiance envers les institutions.
La Russie joue la carte ukrainienne
Les médias russes ont tenté de relier le meurtre à la guerre en Ukraine. Des responsables et comptes pro-Kremlin sont même allés jusqu’à suggérer que Kiev pourrait être impliqué. NewsGuard note que ce type d’accusation rappelle celles formulées après la tentative d’assassinat de Donald Trump l’an dernier, pourtant sans aucun lien avec l’Ukraine.
Par le passé, la Russie, comme d’autres puissances adverses, a également diffusé ce type de récits en utilisant des bots se faisant passer pour des citoyens américains, rappelle le «New York Times». Et certaines figures ultranationalistes, à l’image du penseur russe Alexandre Douguine, vont encore plus loin: selon lui, le Deep State et les fondations de George Soros – bêtes noires des complotistes – auraient commandité le meurtre de Charlie Kirk en raison de sa foi et de ses valeurs patriotiques.
Une désinformation sans frontière
Téhéran accuse pour sa part les services secrets israéliens, qui auraient, selon sa version, orchestré l’attaque pour détourner l’attention des exactions commises à Gaza. Pékin, de son côté, brosse le portrait d’une Amérique profondément divisée. Un récit en partie vrai, mais parfois manipulé: un compte pro-chinois sur X a, par exemple, faussement affirmé que le tireur avait soutenu financièrement la campagne de Donald Trump en 2020.
Le phénomène ne se limite pas aux puissances étrangères. Aux Etats-Unis aussi, les théories conspirationnistes prolifèrent. Certaines voix proches de l’extrême droite, et la Maison Blanche, évoquent une opération coordonnée par la gauche américaine, sans fournir le moindre élément tangible.
Le gouverneur républicain de l’Utah, Spencer Cox, a pourtant été clair: le suspect, Tyler Robinson, aurait agi seul. Pour l'heure, aucune preuve ne lie ce crime à une quelconque organisation. Mais la machine à fantasmes semble déjà lancée.