Une fois de plus, Donald Trump n'a pas lésiné sur les superlatifs. En cause: la décision que doit rendre mercredi la Cour suprême des Etats-Unis sur la légalité des droits de douane imposés cette année par le président américain.
Dans une interview diffusée dimanche 2 novembre au soir (heure locale) sur la chaîne CBS, le républicain a assuré qu'un «désastre économique majeur» surviendrait si les juges venaient à annuler ces surtaxes, y compris celles de 39% qui affectent les produits suisses.
«Je pense que notre économie subirait des dégâts incommensurables: elle irait droit en enfer», a-t-il asséné. Selon lui, les droits de douane constituent «la question la plus importante que la Cour suprême ait eue à traiter depuis cent ans».
Décision cruciale mercredi
Mercredi, la Cour suprême statuera pour la première fois sur la légalité de ces droits de douane. Donald Trump avait indiqué dans un premier temps vouloir assister à l'audience. Mais il semble avoir changé d'avis depuis.
Selon une correspondante de la chaîne britannique BBC, il aurait confié aux journalistes présents à bord de l'avion présidentiel Air Force One: «J’aurais adoré y aller… mais je ne veux rien faire qui puisse minimiser la portée de cette décision. Ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une question nationale. »
Plusieurs opposants, dont une douzaine d’Etats américains, avaient déposé plainte devant un tribunal fédéral de New York pour contester les mesures commerciales de Trump, estimant que sa politique douanière ne devait pas dépendre de ses «humeurs».
Les droits de douane doivent-ils être approuvés par le Parlement?
En mai, le tribunal du commerce international de New York leur avait donné raison, estimant que l’administration Trump n’avait pas le pouvoir d’imposer des droits de douane aussi étendus en invoquant une loi d’urgence. Pour justifier ces mesures, Trump s’était en effet appuyé sur le International Emergency Economic Powers Act de 1977, un texte qui n’avait encore jamais servi à instaurer des droits de douane.
Depuis, le ministère américain de la Justice a déposé un recours contre cette décision, raison pour laquelle la Cour suprême est amenée à trancher mercredi. En temps normal, les droits de douane doivent être approuvés par le Parlement américain. Mais dans les faits, le président américain peut imposer des droits de douane de son propre chef sous certaines conditions.
Au printemps dernier, Trump avait décrété des surtaxes contre la quasi-totalité des pays du monde. Certains d'entre eux avaient été revus à la baisse par la suite. Les Etats-Unis et l'Union européenne (UE) avaient notamment conclu un accord stabilisant les droits de douane à 15%. Avec des surtaxes de 39%, la Suisse n'avait pas connu pareille fortune.