Des élus démocrates au Congrès américain ont rendu publiques mercredi des photos et vidéos de l'île appartenant au criminel sexuel Jeffrey Epstein et de sa résidence au cœur des accusations d'exploitation sexuelle à son encontre.
Les élus déclarent dans un communiqué avoir reçu ces documents à la suite d'une requête du 18 novembre auprès des services judiciaires des îles Vierges américaines, territoire des Etats-Unis dans les Caraïbes où Jeffrey Epstein possédait deux îles. L'une d'elles – Little St James – était utilisée comme l'une de ses principales résidences et serait le lieu, selon l'accusation, où il aurait agressé sexuellement plusieurs femmes et filles mineures. Le financier avait été retrouvé mort en 2019 dans sa cellule, d'un suicide selon les autorités, avant son procès pour crimes sexuels.
«Un aperçu troublant»
Les dix photos et quatre vidéos, qualifiées d'«inédites», montrent notamment des chambres de la villa en question, une pièce avec des équipements de dentisterie, ou encore des vues de l'extérieur de la luxueuse résidence.
«Ces nouvelles images offrent un aperçu troublant du monde de Jeffrey Epstein et de son île», a déclaré dans le communiqué l'élu démocrate Robert Garcia, membre de la commission de surveillance à la Chambre, qui enquête depuis plusieurs mois sur l'affaire et de possibles manquements des autorités.
«Nous publions ces photos et vidéos pour garantir la transparence publique dans notre enquête et pour aider à assembler le tableau complet des crimes horribles d'Epstein», a-t-il ajouté, appelant le président Trump à «rendre publics dès maintenant tous les documents» sur le financier new-yorkais.
Les élus démocrates disent aussi avoir reçu des documents de J.P. Morgan et Deutsche Bank – deux banques qui avaient fait affaire avec Jeffrey Epstein – et avoir l'intention de les rendre publics «dans les jours qui viennent» après examen.
Trump sous pression
La publication de ces nouvelles images intervient au moment où l'administration Trump est sous pression pour publier tous les documents en sa possession sur Jeffrey Epstein, à la suite de l'adoption au Congrès mi-novembre d'une loi en ce sens.
Le ministère de la Justice a jusqu'au 19 décembre pour ce faire, et trois élus démocrates ainsi que deux républicains ont écrit mercredi à la ministre Pam Bondi pour lui demander une réunion sur quels «obstacles de procédure pourraient interférer» avec la publication des documents. Un moyen de faire pression publiquement sur la ministre pour s'assurer que la date limite sera respectée.
Après avoir promis durant sa campagne victorieuse de 2024 des révélations fracassantes, Donald Trump exhorte ses partisans depuis plusieurs mois à tourner la page, en qualifiant l'affaire de «canular» monté en épingle par l'opposition démocrate.