Trump de la partie
Les leaders du G7 se retrouvent au Canada pour un sommet sous haute tension

Les dirigeants du G7 se retrouvent lundi à Kananaskis, au Canada, dans un contexte tendu. Lors de ce sommet, le premier depuis le retour de Trump au pouvoir, les pays chercheront à adopter un langage commun sur le conflit entre l'Iran et Israël.
Publié: 07:33 heures
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Dernière mise à jour: 07:34 heures
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Le sommet du G7, auquel participe la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, se déroule à Kananaskis, dans l'ouest canadien.
Photo: Spencer Colby
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AFP Agence France-Presse

Les pays du G7 ont démarré dimanche des négociations pour tenter de trouver un langage commun concernant le conflit qui oppose l'Iran et Israël. Ces discussions surviennent au moment où leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que le retour de Donald Trump au pouvoir en janvier a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, Etats-Unis, France, Italie et Japon). Le chef d'Etat américain est arrivé en fin de journée au Canada, pays qu'il n'a cessé de menacer ces derniers mois, avec sur sa tête une casquette blanche portant son slogan «Make America Great Again».

Pour cette réunion, qui se déroule à Kananaskis dans le touristique parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 mais aussi les dirigeants de nombreux autres pays invités: Inde, Ukraine, Mexique, Afrique du Sud et Australie seront notamment présents. Eviter les drames sera une priorité absolue pour tous malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump aux guerres en Ukraine et au Moyen-Orient.

Parler d'une seule voix, le gros challenge

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur le Moyen-Orient? Israël a stupéfié vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran. Selon une source gouvernementale à l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement à soutenir Israël en affirmant que le pays a un «droit de se défendre».

Dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a expliqué avoir dit au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, lors d'un appel téléphonique, que la diplomatie était la meilleure solution «à long terme» avec l'Iran. Elle n'a toutefois pas appelé à un cessez-le-feu.

Allié d'Israël, le président américain a estimé avant de décoller pour le Canada «qu'il y avait de bonnes chances pour qu'il y ait un accord». Le président français Emmanuel Macron a dit espérer un retour au calme «dans les prochaines heures» en Iran et en Israël. Il a par ailleurs exhorté Téhéran à reprendre les pourparlers avec les Etats-Unis.

Israël, Iran et Ukraine au menu

L'offensive sans précédent que mène Israël depuis vendredi contre l'Iran vise son programme nucléaire et son appareil de sécurité. Téhéran a riposté par des salves de tirs de missiles et de drones et promis «une réponse dévastatrice» et affirmant qu'Israël ne serait bientôt «plus habitable».

Mais cette guerre n'est pas la seule au menu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky fait partie des invités et doit parler à Donald Trump, qui l'avait publiquement humilié lors de leur rencontre à la Maison Blanche en février.

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau parlé samedi au président russe Vladimir Poutine. Celui-ci lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations. De leur côté, les Européens veulent convaincre Donald Trump d'annoncer de nouvelles sanctions contre Moscou, visant plus précisément les ventes de pétrole russe.

Trump devra affronter l'adversité

Tous les pays veulent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10% sur la plupart des produits entrant aux Etats-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé le monde d'un ralentissement économique général. «Gardons les échanges entre nous équitables, prévisibles et ouverts. Nous devons tous éviter le protectionnisme», a lancé Mme von der Leyen.

Ce sommet est également un moment important pour le Canada. La dernière fois que le pays avait accueilli le G7, en 2018, la réunion avait été le théâtre d'un accrochage entre M. Trump et le Premier ministre de l'époque, Justin Trudeau. Le président américain avait dénoncé le communiqué final et les relations entre les deux dirigeants ne s'étaient jamais apaisées.

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menace son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51e Etat américain. Le Premier ministre canadien Mark Carney et Donald Trump se verront lundi matin pour une rencontre en face-à-face. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.

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