Deux cents gardes nationaux sont arrivés près de Chicago, a fait savoir mardi un responsable américain de la Défense, en vue d'un déploiement demandé par Donald Trump que contestent les dirigeants démocrates locaux. Le président américain a décrit la grande ville du nord du pays comme une «zone de guerre» et veut y appliquer la même solution qu'à d'autres villes démocrates: des soldats dans les rues, chose très rare aux Etats-Unis.
Ces deux cents réservistes de l'armée, venus du Texas, ont pour mission de protéger «les actions, les agents et les biens de l'Etat fédéral» pour une «durée initiale de 60 jours», a détaillé ce responsable du Pentagone sous le couvert de l'anonymat.
Ils sont pour l'instant présents sur une base de l'armée à Elwood, une localité à une heure du centre de Chicago, a constaté un photographe de l'AFP. Le président républicain a autorisé ce week-end le déploiement de 700 gardes nationaux à Chicago, provoquant un bras de fer avec les responsables locaux, issus du Parti démocrate.
Les autorités locales s'insurgent
Ceux-ci ont contesté la légalité de l'ordre devant les tribunaux, accusant le milliardaire de «punir ses ennemis politiques». «Les Américains, où qu'ils habitent, ne devraient pas vivre sous la menace d'une occupation par les forces militaires des Etats-Unis, et encore moins parce que leur ville ou leur Etat est tombé en disgrâce auprès du président», affirment dans leur recours les autorités de Chicago et de l'Etat de l'Illinois.
Elles accusent le gouvernement Trump d'avoir tiré «prétexte» de manifestations devant un centre de la police de l'immigration (ICE) en banlieue de Chicago pour justifier l'envoi de troupes. La juge fédérale en charge du dossier ne s'est pas prononcée lundi mais a fixé une audience à jeudi.
Haro sur les villes démocrates
Ce week-end, une juge a provisoirement bloqué un déploiement similaire à Portland (nord-ouest), autre ville démocrate. Il a martelé qu'il n'y avait pas «d'insurrection à Portland ni de menace pour la sécurité nationale».
Donald Trump cible depuis des semaines Chicago, qu'il qualifie de «trou à rats» ou encore de «capitale mondiale du meurtre». Il a annoncé son intention d'y déployer des militaires de la Garde nationale comme il l'a fait dans les villes démocrates de Los Angeles, Washington et Memphis (sud), à chaque fois contre l'avis des autorités locales.