Coup de gueule contre les touristes à Venise
«Ce sont des affamés qui n'ont aucun intérêt pour notre culture!»

A Venise, commerçants et habitants dénoncent un tourisme de masse peu dépensier, jugé nuisible pour la culture, l’ambiance et la viabilité de la ville lagunaire. Augmenter le prix d'entrée? L'idée est loin de faire l'unanimité.
Publié: 01.08.2025 à 18:55 heures
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Dernière mise à jour: 01.08.2025 à 18:57 heures
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A Venise, le mécontentement est grand à cause des touristes qui ne dépensent guère d'argent.
Photo: Facebook
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Patrik Berger

L'Italie grogne. Pas sous la chaleur de l'été, mais à cause des centaines de milliers de touristes qui y passent leurs vacances. Jusqu'à présent, Venise, où l'on connaît bien les effets négatifs du surtourisme, était étonnamment calme. Mais c'est du passé: les «touristes bon marché», comme les appellent les habitants et les commerçants de la ville lagunaire, sont au centre de la dernière polémique.

Entendons par là les touristes qui vivent principalement dans des campings en dehors de la ville ou qui arrivent en car pour visiter la cité en grand nombre le temps d'une seule journée.

«Ils partagent rapidement un plat de pâtes et n'achètent rien»

Mais ces touristes ne compte pas s'offrir un bon repas dans l'un des nombreux restaurants de la ville. En réalité, ils ne dépensent presque pas d'argent. «Ils partagent rapidement un plat de pâtes et n'achètent rien», explique Setrak Tokatzian, président de l'association des commerçants de la Piazza San Marco. La grande majorité d'entre eux sont «des affamés sans intérêt pour notre culture ou la beauté de la ville», s'insurge-t-il dans les médias italiens.

Pour lutter contre ces touristes radins qui «photographient la ville en trois heures, provoquent des bousculades et laissent traîner leurs déchets», il propose d'augmenter le prix d'entrée de 10 à 100 euros. Une proposition loin de faire l'unanimité, les opposant à cette mesure mettant en garde contre une société à deux vitesses. Et du fait que Venise perdrait son charme si la ville n'était plus visitée que par des personnes pouvant payer 100 euros l'entrée.

Troquer la paella contre un sandwich

Cet été, les touristes avares sont également un grand sujet en Espagne. A Majorque par exemple, les restaurateurs et les propriétaires de magasins expriment leur colère face à des clients qui ne dépensent presque plus rien.

Dans des endroits comme Sóller, une petite ville du nord-ouest de l'île qui s'est beaucoup plainte du tourisme de masse, les touristes laissent même jusqu'à 40% d'argent en moins. Pour de nombreux voyageurs, il n'est tout simplement plus possible de manger chaque soir au restaurant. Ils se tournent donc vers un sandwich au lieu de s'offrir une paella sur une terrasse.

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