Pour 185 millions d'euros
Barcelone prend une décision historique et freine le tourisme de croisière

37'000 touristes arrivent chaque jour à Barcelone en bateau de croisière. Le gouvernement souhaite désormais changer la donne et qualifie sa décision d'historique. D'autres villes suivent son exemple.
Publié: 19.07.2025 à 19:01 heures
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Barcelone est une destination populaire pour les bateaux de croisière.
Photo: Shutterstock
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Robin Wegmüller

Les problèmes du tourisme de masse en Europe du Sud sont bien connus. Les destinations prisées comme Barcelone et Majorque luttent contre la pénurie de logements et la pollution. Les passagers des navires de croisière sont particulièrement visés par certains gouvernements. Ils envahissent les destinations et contribuent peu à l'économie locale, car ils n'ont pas besoin de chambre d'hôtel et fréquentent rarement les restaurants.

Voilà pourquoi Barcelone a décidé de freiner son tourisme de croisière. Deux des sept terminaux actuels pour les méga-navires seront fermés d'ici 2030, ont annoncé jeudi la municipalité et l'autorité portuaire. Jaume Collboni, maire de Barcelone, a qualifié cette décision d'historique: «Pour la première fois dans l'histoire de la ville, la circulation des navires de croisière sera limitée.»

6000 touristes en moins par jour

Cette mesure vise à réduire le nombre de touristes en croisière. A l'avenir, 31'000 voyageurs maximum arriveront en ville par bateau. Actuellement, ils sont 6000 de plus. La ville investit des sommes importantes pour les travaux. Les 185 millions d'euros prévus au budget doivent permettre de démolir trois embarcadères et d'installer un terminal moderne.

Le nombre de touristes dans la capitale catalane semble irréel. Selon la municipalité, 170'000 personnes se rendent chaque jour à Barcelone. Les représentants de l'industrie des croisières, quant à eux, affirment que leurs passagers ne sont pas responsables des loyers élevés de la ville. Pourtant, les dommages environnementaux causés par ces immenses navires sont indéniables. 

D'autres villes suivent le mouvement

La ville espagnole n'est pas la seule à restreindre le tourisme de croisière. Nice a déjà pris des mesures similaires, et Cannes prévoit aussi de réduire le nombre de navires. En Grèce, les croisiéristes doivent payer une taxe d'arrivée depuis le 1er juillet. Ceux qui souhaitent débarquer à Mykonos et Santorin doivent payer 20 euros en haute saison. Et l'exemple le plus célèbre: le gouvernement italien a banni les grands bateaux de Venise il y a des années déjà.

Dans de nombreux endroits, les gouvernements commencent à répondre aux demandes de la population locale. Fin juin, de nombreux habitants sont de nouveau descendus dans les rues de Barcelone pour manifester contre le tourisme de masse. En signe de résistance, ils ont aspergé les touristes de pistolets à eau. 

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