Damas félicitée, mais des inquiétudes perdurent
Un an après, la transition en Syrie reste fragile selon l'ONU

Les enquêteurs des Nations unies ont mis en garde dimanche contre la fragilité de la transition en Syrie, un an après la chute de Bachar al-Assad, et ont appelé à mettre fin aux spirales de vengeance et de représailles qui perdurent dans le pays.
La transition en Syrie est fragile, un an après le renversement du dirigeant Bachar al-Assad
Photo: IMAGO/Anadolu Agency
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AFP Agence France-Presse

Les Syriens marquent le premier anniversaire de l'offensive éclair des forces conduites par les islamistes qui ont renversé Assad le 8 décembre 2024, après près de 14 ans de guerre.

La Commission internationale indépendante d'enquête sur la Syrie des Nations unies documente les violations du droit international des droits humains depuis mars 2011 dans le pays.

La commission a félicité Damas pour les mesures qu'elle a prises jusqu'à présent pour traiter les crimes et abus infligés au cours des décennies précédentes. Mais elle a déploré que des violences commises depuis la chute d'Assad aient causé de nouveaux déplacements de population et une polarisation de la Syrie, qui «soulèvent des inquiétudes quant à la direction future du pays».

Une violence «à l'échelle industrielle»

Pour la commission, le «catalogue effroyable» des violations commises par le régime d'Assad «équivaut à une violence criminelle sur une échelle industrielle» contre le peuple syrien. «Les cycles de vengeance et de représailles doivent cesser», afin que la Syrie devienne «un Etat garantissant le plein respect des droits humains de tout son peuple, avec l'égalité, l'Etat de droit, la paix et la sécurité pour tous», a poursuivi la commission dans un communiqué.

«La transition de la Syrie est fragile. Beaucoup à travers le pays vont célébrer cet anniversaire, mais d'autres craignent pour leur sécurité, et beaucoup d'autres dormiront encore dans des tentes cet hiver».

«Le sort inconnu de plusieurs milliers de personnes disparues reste une plaie ouverte», ajoute l'ONU pour laquelle «une grande force, de la patience et du soutien» seront nécessaires pour surmonter les effets de «la guerre et de la destruction».

«Le peuple syrien mérite de vivre en paix, avec le plein respect des droits longtemps niés, et nous ne doutons pas qu'il en soit capable», a-t-elle conclu.

La commission composée de trois personnes est chargée d'établir les faits en vue de garantir que les auteurs de violations en seront tenus responsables. Le Conseil des droits de l'Homme des Nations unies a prolongé son mandat pour une année supplémentaire en avril.

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