Les partisans du président américain Donald Trump s'indignaient mardi du choix de la vedette portoricaine Bad Bunny pour chanter lors de la mi-temps du Super Bowl. La finale du championnat de football américain se déroulera le 8 février prochain à Santa Clara en Californie.
«La NFL [ndlr: la ligne de football américain] ne comprend donc rien à rien?» a demandé sur le réseau social X Sebastien Gorka, un conseiller du président américain, en commentant cette décision. L'artiste de 31 ans, prince du rap latino et du reggaeton, succèdera à des légendes telles que Madonna ou Michael Jackson pour animer le traditionnel «halftime show», rassemblant chaque année des dizaines de millions de téléspectateurs.
Bad Bunny, de son vrai nom Benito Antonio Martinez Ocasio, avait annoncé récemment qu'il éviterait les Etats-Unis pendant sa tournée mondiale en raison du risque de descentes de la police de l'immigration en marge de ses concerts. Il vient de finir de donner à Porto Rico, territoire rattaché aux Etats-Unis, des concerts qui ont attiré plus d'un demi-million d'admirateurs.
Une histoire... de langue
Sur les réseaux sociaux, il est désormais attaqué, tout comme la NFL, par nombre d'influenceurs du mouvement MAGA de Donald Trump ("Make America Great Again"), comme Benny Johnson ou Jack Posobiec. La plupart de ces comptes reprochent à Bad Bunny de chanter exclusivement en espagnol.
Certains le qualifient d'artiste «démoniaque» et s'indignent de le voir brouiller les frontières entre les genres à travers ses vêtements ou son maquillage. Le chanteur, qui est apparu en drag dans l'un de ses clips, est engagé pour les droits des personnes LGBT et contre la transphobie.
Soutien à Kamala Harris
Bad Bunny, l'un des artistes les plus écoutés au monde, avait apporté son soutien à la démocrate Kamala Harris contre Donald Trump pour l'élection présidentielle 2024. Depuis son retour au pouvoir, le président républicain a multiplié les décisions visant les transgenres et les immigrés en situation illégale, en particulier venus d'Amérique centrale et latine.
Il a aussi repris le contrôle de certaines institutions culturelles publiques, selon lui devenues trop «woke». Depuis 2019, le spectacle de la mi-temps du Super Bowl, un des événements phares de la culture populaire américaine, est produit par Roc Nation, la société de Jay-Z. Cette année, le poids lourd du hip-hop Kendrick Lamar a assuré le spectacle.